Pierre Markarian, neurologue et père de Théodora décédée en 2007, a fondé l’Association pour les victimes d’embolie pulmonaire, depuis plus d'un an, afin d'alerter sur les risques des pilules de dernières générations
Théodora s’est effondrée sur un trottoir de Saint-Chamond (Loire), en octobre 2007, en allant au lycée. Victime d’une embolie pulmonaire, elle est décédée quatre jours plus tard au CHU de Saint-Etienne. Tout comme Sabrina, 25 ans, la même année, puis Delphine, 26 ans, à Clermont-Ferrand en 2009, Isoline, 18 ans, en 2011 et, en novembre dernier, Maylis, 18 ans, à Lyon. « Mais ça, c’est juste les cas dont j’ai eu connaissance" déclare Pierre Markarian. A la mort de Théodora, il a découvert que sa fille prenait la pilule et qu’elle souffrait d’une hypercoagulité du sang (coagulation accélérée), une anomalie génétique qui représente une contre-indication absolue de la prescription d’une pilule contraceptive.
Une équipe de France3 Rhône-Alpes a rencontré Pierre Markarian le 4 janvier 2012 :
Porter plainte?...Pourquoi pas !
La CRCI du Rhône (Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux) a reconnu que la prise de la pilule Mercilon avait déclenché le décès de Théodora, deux mois après le début de la prise du contraceptif. Depuis, Pierre Markarian demande qu’un dépistage systématique d’hypercoagulité soit effectué avant la prescription de la pilule. 10 % de la population serait porteuse de cette anomalie. Il a rencontré toutes les autorités sanitaires, découvert qu’aucun cas n’était remonté à l’Agence du médicament, milité pour le déremboursement de ces pilules. Depuis le premier dépôt de plainte contre Bayer par Marion Larat, Pierre Markarian pense porter plainte.
«Un emploi excessif» des pilules de 3e génération ?
La délivrance des pilules de 3e génération, visées par une première plainte en France, pourrait être restreinte à certains professionnels, a annoncé mardi 1er janvier 2013 le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament, qui dénonce «un emploi excessif» de ces pilules en France.