La proposition de loi sur l'expérimentation des maisons de naissance, proposée en mai 2011 par la sénatrice centriste du Rhône Muguette Dini, sera discutée au Sénat le 28 février prochain.
Depuis de nombreuses années, les sages-femmes n'ont cessé de demander l'ouverture de ces établissements, non autorisés en France. Ces maisons de naissances qui existent déjà au Québec, en Allemagne et dans certains pays de l'Union Européenne, sont une alternative à l'hospitalisation des femmes enceintes. Malgré plusieurs tentatives, la France, où l'accouchement est un acte très médicalisé, n'a jamais réussi à mettre en place ces structures.
Des accouchements moins médicalisés ...
En mai 2011, la sénatrice centriste du Rhône Muguette Dini a déposé une proposition de loi, qui sera examinée par le Sénat le 28 février prochain, pour autoriser leur expérimentation. Pour les promoteurs de ces maisons de naissance, la création de ce type de structures répondrait à une forte demande de femmes souhaitant accoucher dans des conditions moins médicalisées. Ces maisons représentent "une autre manière pour les femmes de mettre leur enfant au monde", en leur proposant "une alternative à l'hospitalisation classique", selon la sénatrice du Rhône. D'après Muguette Dini, les demandes de femmes qui souhaitent accoucher "autrement qu'entourées de machines" sont de plus en plus nombreuses: "On peut estimer que 60.000 à 80.000 mamans pourraient faire ce choix" en France, où 800 000 accouchements sont pratiquéschaque année.
Quid de la sécurité des parturientes ?
Dans ces établissements peu ou pas médicalisés, situés à proximité d'une maternité, le suivi "global" est réalisé uniquement par une sage-femme tout au long de la grossesse, pendant et après l'accouchement. Pas de péridurale non plus pour celles qui souhaiteraient accoucher sans souffrir, puisque cet acte nécessite la présence d'un anesthésiste. Mais quid de la sécurité des parturientes et des nouveaux-nés ? Réponse des promoteurs de ces maisons de naissance : seules sont admises les femmes dont la grossesse se déroule sans complication et qui ne présentent pas de pathologie particulière. Les maisons de naissance doivent toutefois être "attenantes à une maternité et conclure une convention avec elle" pour permettre un transfert en cas d'urgence, précise Muguette Dini.Ces structures n'ont cependant pas vocation à "remplacer les petites maternités", a précisé la sénatrice, après la polémique sur l'organisation des maternités françaises suscitée la semaine dernière après le drame de la maternité de Port-Royal et la mort d'un bébé in utero.
Maisons de naissance : l'argument économique en embuscade ?
Accoucher autrement....mais à quel prix ? Le coût d'un accouchement en maison de naissance serait deux fois moins évalué qu'un accouchement classique dans une maternité. Il s'élèverait à 600 euros contre 1 200 euros pour une hospitalisation de très courte durée. Si seulement 1,5% des naissances y étaient réalisées, l'économie serait de 7 millions d'euros, voire de 30 millions d'euros par an si l'on tient compte de la durée moyenne des séjours (4,4 jours) pour un accouchement.Défense du choix des femmes, arguments en faveur de la sécurité des accouchées, aspects économiques .... autant de points qui ne manqueront pas d'être abordés lors des débats du 28 février prochain concernant les maisons de naissance .