La tuerie de Chevaline n'a toujours pas livré ses mystères

Prés de 6 mois après la tuerie de Chevaline, où en est l'enquête ? Les investigations sont compliquées par les procédures internationales engagées aux USA et en Irak. Le mystère demeure. Les comptes de Saad Hilli font l'objet d'une exploration poussée. 800 personnes ont déjà été entendues.   

Près de six mois après le quadruple meurtre, le mystère demeure alors que l'enquête s'avère particulièrement difficile en raison de son "caractère international" et du "choc des cultures judiciaires", a reconnu le procureur Eric Maillaud, qui a fait le point sur l'enquête.

Rappel des faits: Le 5 septembre dernier, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, ont été tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances. Leurs corps ainsi que celui d'un cycliste français, victime collatérale, avaient été découverts sur le parking forestier de la Combe d'Ire. Les deux fillettes du couple avaient survécu à la fusillade, mais l'aînée, Zainab, avait été grièvement blessée.

Les hypothèses :Trois axes de recherches avaient été évoqués après le drame.

  1. La piste du litige familial entre Saad al-Hilli et son frère Zaid à propos de l'héritage de leur père;
  2. Le métier de Saad al-Hilli.Ingénieur aéronautique, il a travaillé pour une société leader mondial des micro-satellites, ainsi que celle de son pays d'origine, l'Irak.
  3. L'idée d'un tueur fou a également émergé.

"Aujourd'hui, nous n'avons aucune idée de qui a fait ça et pourquoi"

Le magistrat  précise qu'aucune des pistes envisagées depuis le début de l'enquête n'a été écartée et qu'il est impossible de les "hiérarchiser".

Les pistes actuelles :
  •  La  justice française enquête notamment sur des données comptables enregistrées par Saad al-Hilli sur des serveurs informatiques américains. Des commissions rogatoires ont été adressées aux Etats-Unis. Saad al-Hilli, ingénieur aéronautique, "enregistrait presque toute sa vie sur des serveurs du monde entier" et "nous essayons de récupérer ces données, mais cela prend du temps". "Les juges américains refusent de nous transmettre les données informatiques si nous ne montrons pas de lien direct entre ces données et les meurtres, ce qui est presque impossible", explique M. Maillaud, avant d'ajouter que chaque commission rogatoire doit en outre être "minutieusement traduite, ce qui prend beaucoup de temps".
  • Si la querelle familiale est toujours explorée après la découverte d'un compte en Suisse au nom du père de Saad al-Hilli, créditeur de près d'un million d'euros, aucun élément nouveau n'est parvenu d'Irak depuis l'envoi d'une commission rogatoire internationale destinée à mieux cerner le profil et le patrimoine des principales victimes d'origine irakienne. "Le déplacement des juges d'instruction sur place n'est pas envisagé pour l'instant pour des raisons de sécurité", précise M. Maillaud.
  • Les enquêteurs sont toujours à la recherche d'une moto qui s'était aventurée le jour des meurtres sur des sentiers forestiers, et qui avait été reconduite dans le chemin de la Combe d'Ire par des agents de l'ONF (Office national des forêts). "Il est certain qu'on voudrait parler au conducteur de cette moto, même si cela ne veut pas dire que c'est le tueur", indique M. Maillaud.

"L'enquête avance, mais extrêmement lentement et il est difficile de rendre tangible la quantité de travail effectué".

Le sort des rescapées : Unique témoin direct du drame, Zainab, 7 ans, a été brièvement entendue par les enquêteurs à qui elle avait simplement dit avoir vu "un méchant". Depuis le décès de leurs parents, Zainab et sa soeur de 4 ans ont été placées dans une famille d'accueil, indique le procureur. Leur tante Fadwa al-Saffar doit déposer une demande d'adoption, d'après l'hebdomadaire britannique The Sunday Times.
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