Gerzat accueille pour la septième année consécutive le festival international de chant choral qui s'achève ce dimanche. Au programme, une dizaine de concerts, deux stages et deux chorales venues d'Europe. Avec cette huitième édition, le festival semble enfin avoir trouvé son rythme et son style.
Ils ne sont que six stagiaires, alors que la capacité d'accueil était de quinze. Qu'importe, l'avantage au moins dans ce genre de situation, c'est de profiter pleinement des enseignements du formateur. Depuis 2009, le festival international de chant choral de Gerzat propose des stages de perfectionnement pour les choristes. Cette année, deux ont été programmés à la maison des associations de Gerzat. L'un proposé par Rémi Aguirre-Zubiri (professeur au conservatoire de Paris et chef de choeur) sur la direction de choeur, l'autre sur la coordination corps et voix animé par Christine Bertocchi, chanteuse et praticienne de la méthode Feldenkraïs.
Relier son corps à sa tête pour mieux chanter
Cette méthode permet de développer une aisance corporelle pour favoriser une émission sonore libre et efficace. Plus simplement, pour émettre un son harmonieux, cela passe par une aisance avec son corps. Et en France, bien souvent, les techniques de chant dissocient la tête du corps... Christine Bertocchi : " Dans la pratique du chant choral, le corps est souvent complètement abandonné, les choristes sont très figés, très statiques derrière leur pupitre, se cachent même parfois les uns derrière les autres, et du coup on a des voix qui sont serrées, fatiguées... Donc, l'idée de relier le corps, c'est redonner cette dynamique corporelle qui permet à la voix de mieux se diffuser."
Dominique Tisserand fait parti des 6 stagiaires du stage de Christine Bertocchi. Ce chef de choeur originaire de Lille a fait le déplacement jusqu'à Gerzat pour le festival mais aussi pour participer aux stages. Il a commencé par celui sur la direction de choeur, histoire de se perfectionner. Et finalement, parce qu'il a conscience que trop souvent son corps ne s'accorde pas avec sa tête, il a alors poussé la porte du stage de Christine Bertocchi. Dominique Tisserand : "Je ressens des difficultés à embarquer les autres dans un mouvement corporel qui est pour moi l'essence de la musique! La musique, c'est d'abord du mouvement!"
Un festival aussi pour écouter des chants
Le festival de Gerzat, c'est à l'origine une rencontre amicale entre cinq choeurs auvergnats. C'était en 2006. D'abord une simple envie de partager la même passion puis rapidement, ce festival a pris une dimension internationale avec l'invitation de chorales étrangères. Cette année, elles sont au nombre de deux : le choeur de l'Académie de musique de Minsk (Biélorussie) et le choeur Matko Brajsa Rasan de Pula (Croatie). Mais les chorales locales sont aussi à l'honneur. Un concert réunissant quatre d'entre elles a été proposé au public ce samedi après midi. Et là aussi, la vocation internationale du festival se fait ressentir dans le répertoire des chorales. Des chants souvent étrangers qu'affectionne tout particulièrement le chef de choeur de la chorale Canta Limanha de Gerzat, Fabien Planchon : "J'aime beaucoup m'amuser sur les mots, les triturer, les faire travailler... Je suis très pénible comme chef de choeur (rires)! Toute cette recherche, c'est ce qui me plaît dans le chant choral. Ce n'est pas juste chanter juste qui m'intéresse en fait...".
La huitième édition du festival international du chant choral s'achève ce dimanche 12 mai avec un concert de clôture à 15 heures salle le Galion à Gerzat. Tous les choristes des huit chorales présenteront une partie de leur répertoire ainsi qu'un programme commun travaillé durant le festival et qui sera un extrait de l'interprétation du Stabat Mater de Karl Jenkins.
