Le Parc Naturel Régional des « gorges et sources du Haut-Allier » est cours de création. Il devrait regrouper plus de 80 communes de Brioude à Langogne, à cheval donc sur la Haute-Loire et la Lozère. Entretien avec Lionel Roucan.
Alors que différentes réunions avec les élus et bientôt les habitants des secteurs concernés sont en cours pour établir la charte du futur Parc, et donc ses actions et priorités, notre équipe a rencontré Lionel Roucan, vice-président (Europe Ecologie les Verts) du Conseil régional d’Auvergne et président de l’Association de préfiguration du Parc.
France 3 Auvergne : Quels seront les moteurs de ce futur Parc, le tourisme bien sûr ?
Lionel Roucan : Oui, ce sera un moteur, l’environnement, l’économie aussi. Je souhaite également que l’on réfléchisse à la façon dont les gens vont vivre entre eux et monter des projets communs, le volet social est important.
Ces gorges sont un endroit exceptionnel qui est du niveau des gorges du Tarn ou des gorges de l’Ardèche. Ce n’est peut-être pas assez connu, j’espère bien que le Parc aidera à faire connaître ces gorges du Haut-Allier.
Quel tourisme allez-vous promouvoir ?
L.R. : Il faut un tourisme doux, un éco-tourisme, comme beaucoup d’habitants nous le disent.
C’est un territoire qu’il faut découvrir à pied, à vélo, sur la rivière avec la pêche ou les sports d’eau vive et bien-sûr grâce au train et à cette magnifique ligne ferroviaire des Cévennes. Ce qui compte, c’est la cohérence du projet touristique. L’eau et la mobilité seront les deux grands axes pour le tourisme.
Qu’est-ce qu’un Parc apportera de plus pour le tourisme ?
L.R. : Un Parc Naturel Régional (PNR), c’est un outil de développement économique qui tient vraiment compte de son environnement. Là, on est en plein dedans. Ça booste le tourisme. Une étude sur le Parc des Volcans montre que 7,5% des visiteurs viennent parce qu’il y a un Parc. Et quand le tourisme s’érode pour des raisons climatiques ou financières, on voit que les Parcs résistent beaucoup mieux. Le label PNR est aussi très connu à l’étranger.
C’est un facteur d’attractivité, un label.
Et pourtant il y a une opposition au projet, des réticences ?
L.R. : Bien-sûr qu'il y a des réticences ! Rien que dans le titre, le mot « Parc », on imagine quelque chose de fermé, on ne veut pas être « parqué », on a une image de réserve. Il faut justement être pédagogue et montrer qu’un parc, c’est un lieu où les gens vivent. En France, il existe déjà 48 Parcs Naturels Régionaux où vivent 3 millions de personnes !
Il y a des réticences parce que certains pensent que le parc va contraindre, va les empêcher de faire ceci ou cela. En ce moment, nous faisons des réunions justement pour expliquer objectivement que ce ne sera pas le cas !
Propos recueillis par Gérard Rivollier et Elodie Monier
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