Au lendemain de la forte mobilisation des contrôleurs aériens, la grève des cheminots à l'appel des syndicats hostiles à la réforme ferroviaire perturbait fortement le trafic en France jeudi matin, avec quatre trains sur dix en moyenne sur les lignes TGV et TER.
Le mouvement, à l'appel des syndicats CGT, CFDT, Unsa, SUD Rail, FO et First,a commencé mercredi à 19H00 (17H00 GMT) et doit prendre fin vendredi à 08H00. La SNCF a indiqué jeudi matin que les perturbations étaient conformes à ce qui avait été annoncé, le mouvement étant très suivi.
Au niveau régional, la SNCF prévoit "plus de 4 services TER sur 10" en moyenne sur le territoire national,
Les TGV Sud-Est et province-province étaient les plus affectées avec 1 train sur 3 circulant en moyenne. Pour le TGV Nord, la prévision est de 4 trains sur 10 et de respectivement 1 train sur 2 et 2 trains sur 3 pour les lignes Atlantique et Est. Sur les "Intercités", 3 trains sur 10 circulaient.
La SNCF a mis en place un important système d'information : affichage, tracts distribués dans les gares,messages aux clients et présence de nombreux "gilets rouges" pour aider les voyageurs. A Denfert-Rochereau, dans le centre de Paris, les voyageurs qui souhaitaient se rendre vers la banlieue nord ou l'aéroport Charles-de-Gaulle ont découvert qu'ils allaient devoir descendre à la Gare du Nord et emprunter un autre train qui circule toutes les 20 minutes environ.
Réforme ferroviaire, emplois et salaires
A l'origine du mouvement, la réforme du ferroviaire. Les syndicats estiment qu'une "réforme est nécessaire" mais celle du gouvernement est "plus faite pour répondre aux exigences libérales de Bruxelles que pour réunifier", a estimé auprès de l'AFP Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT cheminots.
Les syndicats s'inquiètent aussi du projet de créer trois établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) qui, selon eux, laisse la porte ouverte à un éclatement du système ferroviaire."Sans cette réforme, le système français irait dans le mur", a pour sa part déclaré le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, en expliquant que la réunion de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), qui gère l'infrastructure, doit "permettre de gagner considérablement en efficacité".
Outre la réforme, les syndicats protestent aussi contre les suppressions d'emplois.M. Garrel souligne que la SNCF a perdu "10.000 cheminots en cinq ans". "Guillaume Pepy disait qu'il allait stabiliser les effectifs, mais dans les faits, il supprime encore 2.000 cheminots en 2013", a-t-il ajouté.