Le troisième jour du procès du meurtrier présumé d'Agnès Marin a mis en avant les lacunes dans le suivi de Matthieu après sa première agression en 2010. Ont été auditionnés, entre autres, une psychiatre qui parle difficilement le français et un psychothérapeute qui ne l'est pas vraiment.

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Jeudi, au troisième jour du procès de Matthieu, ce jeune homme qui comparait pour deux viols et un meurtre avec préméditation devant les assises du Puy-en-Velay, la Cour a levé partiellement le huis clos. La presse et le public ont ainsi pu assister, comme l'avait souhaité dès le départ la famille d'Agnès Marin, à la démonstration que l'institution judiciaire a failli entre les deux affaires : celle du Gard et celle du Chambon-sur-Lignon.

Plusieurs professionnels chargés du suivi de Matthieu ont témoigné à la barre et leurs témoignages ont permis de mettre en évidence un manque de rigueur de leur travail alors que des signes dans le comportement de l'adolescent auraient dû les alerter.

Comme Me Francis Szpiner, le conseil des parents d'Agnès Marin, l'avait annoncé : les fameux dysfonctionnements du système ont été étalés au grand jour. Il y a d'abord eu le témoignage à la barre de cette éducatrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. A aucun moment, elle ne s'interroge sur le fait que Matthieu soit dans un internat mixte, la PJJ n'est même pas au courant quand le collège-lycée Cévenol du Chambon-sur-Lignon envisage de l'exclure pour conduite indécente avec sa petite amie.
 
Vient le tour de cette psychiatre étrangère qui parle difficilement français. Elle a rencontré Matthieu après sa première agression sur Julie, dans le Gard, en 2010. Elle a rencontré l'adolescent deux fois avant qu'un infirmier prenne le relais.

Et puis c'est un psychothérapeute, qui n'en est pas un en fait, qui se présente à la barre, celui qui suivra finalement le plus l'accusé. "N'étiez vous pas qu'un prescripteur d'attestations pour la PJJ?" lui lance le président.
 
Dans la soirée, le moment était venu pour le très attendu témoignage de Philippe Bauwens, l'ancien directeur du Cévenol. Le président, puis l'ensemble des parties, mettent au jour les carences incroyables dans le suivi de Matthieu au collège. Au cours de son audition, on apprend qu'aucun signalement à la PJJ n'a été effectué quand le jeune garçon est pris en train de regarder un film pédo-pornographique. Démonstration est même faite que le directeur savait que Matthieu avait fait de la prison pour "agression sexuelle", alors qu'il avait toujours dit le contraire aux médias. "Vous avez menti !", invective M°Szpiner.
Mais ni lui, ni son adjoint, ne concèderont la moindre faute. Au final, chacun des professionnels entendus jeudi devant la cour d'assises pour mineur du Puy-en-Velay préfèrent se renvoyer mutuellement la balle, en refusant d'assumer une quelconque responsabilité.
 
Ce troisième jour d'audience s'est achevé tard dans la soirée, à plus de minuit. Le procès de Matthieu va se poursuivre vendredi matin. L'audience sera de nouveau public puis le huis clos total reprendra l'après-midi, il est également prévu la semaine prochaine. A moins que l'avocate gardoise de Julie n’accepte, au cas par cas, la présence du public et de la presse.



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