La PJJ, la Protection Judiciaire de la Jeunesse a-t-elle trop fait confiance à Matthieu et à son entourage après la première agression du garçon en 2010 dans le Gard ? C'est la question qui est posée vendredi matin, en audience publique, aux Assises du Puy-en-Velay.

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L'audience a repris à 10h, vendredi matin à la Cour d'Assises du Puy-en-Velay où est jugé pour deux viols et un meurtre avec préméditation Matthieu. Après une journée de jeudi qui s'est achevée un peu après minuit et qui a mis en évidence des lacunes dans le contrôle judiciaire du jeune homme après sa première agression en 2010 sur Julie, les débats ont porté vendredi matin sur le rôle de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

Directeur de la PJJ en 2010 et 2011 et auteur d'un rapport au ministre de la justice de l'époque sur les conditions de mise en œuvre du contrôle judiciaire de Matthieu, Jean-Louis Daumas a témoigné à la barre. Dans ce rapport, il émettait des réserves sur la qualité de ce suivi en estimant d'abord que l'éducatrice de la PJJ en charge du dossier avait mis trop de temps avant de prendre contact avec la direction du Cévenol. Ensuite, il estimait par écrit qu'une trop grande confiance avait été accordée par l'éducatrice aux parents de Matthieu dans l'organisation du contrôle judiciaire éducatif de leur fils.

Si les jeunes et les parents du jeunes vous disent que tout va bien, alors...tout va bien. - Christophe Ruin, pdt de la Cour d'Assises


""Des faiblesses mais pas des fautes", c'est ainsi que Jean-Louis Daumas caractérise certains aspects du contrôle judiciaire de l'accusé. "Oui, la prise de contact avec le lycée a été trop tardive" concède le haut-fonctionnaire, tout en affirmant que le contrôle judiciaire éducatif ordonné par le juge d'instruction en 2010 avait bien eu lieu, il évoque "les rencontres régulières et fréquentes de l'éducatrice avec le jeune" au domicile des grands-parents et des parents.
Revenant sur la relation entre Audrey Bruyère et la direction du collège-lycée Cévenol, Christophe Ruin s'étonne que la premier rendez-vous n'ait lieu que le 25 mars 2011, quatre mois après la remise en liberté de Matthieu et son arrivée au Chambon-sur-Lignon. Après ? Plus rien. "Un rendez-vous par an, ça suffit ?" demande le président de la Cour. "Non, ça ne suffit pas." lui répond Jean-Louis Daumas.

Et puis, la Cour est revenu sur les personnes qui ont suivi l'accusé. D'abord un psychothérapeute, puis un infirmier, "je n'ai jamais vu ça", dit le président, et enfin un psychothérapeute qui ne l'est pas. "L'administration n'est pas au-dessus des lois et qu'elle a failli dans ses obligations, notamment en ne vérifiant pas les qualifications d'un professionnel qui ne l'est pas." rappelle quant à lui Me Francis Szpiner, l'avocat de Frédéric et Paola Marin. Un suivi qui apparaît encore plus clairement léger au fur et à mesure que le temps s'écoule dans la salle d'audience. Dans son rapport, Jean-Louis Daumas reconnaissait qu'une trop grande confiance avait sans doute été accordée aux parents de Matthieu. "Si les jeunes et les parents du jeunes vous disent que tout va bien, alors...tout va bien." s'étonne Christophe Ruin. Continuant à évoquer des "faiblesses", l'ancien directeur de la PJJ lance ensuite un autre débat sur la libération anticipée de Matthieu. "Quelle urgence y avait-il à le faire sortir si vite ? Comment voulez-vous qu'il fasse un travail d'introspection en quatre mois ?" demande-t-il. 

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