Pierre Gattaz, le nouveau président du Medef, est attendu à Saint-Etienne, ce jeudi 25 juillet, pour rencontrer un collectif de patrons de PME, créé dans cette ville pour obtenir des pouvoirs publics les réformes susceptibles de "redonner le goût de créer de l'emploi".
Ce collectif, baptisé "les dupés", a été créé en mai dernier et depuis ce sont près de 3.700 chefs d'entreprise de l'Hexagone qui ont signé le manifeste des onze fondateurs du mouvement. Des fondateurs qui se qualifient de "Dirigeants Ulcérés par la Politique Économique et Sociale menée par la France depuis plusieurs
décennies".
Dominique Jabouley, l'initiateur de cette action, dirige l'entreprise éponyme (du même nom) spécialisée dans la fabrication de biais et de système d'agrafage de soutien-gorge, où se rendra le "patron des patrons" ce jeudi, après un passage par le siège social de Casino et celui du Medef Loire.
Dominique Jabouley est à la tête d'une entreprise familiale de 180 personnes, il assure que le mouvement de mécontentement qui monte dans les TPE et PME doit servir à "bousculer le patronat et sa pratique du politiquement correct", afin qu'il obtienne des pouvoirs publics "les réformes nécessaires pour redonner le goût de créer de l'emploi".
"C'est dramatique d'entendre des chefs d'entreprise se désoler d'être contraint d'embaucher, tout ça car le système actuel amène à avoir peur de le faire", explique le porte-parole de ce groupe.
Il fixe comme priorité "la diminution par deux en deux ans du poids du Code du travail, en respectant les droits essentiels de salariés".
"D'ici là nous demandons l'arrêt de toute nouvelle négociation entre les partenaires sociaux", poursuit-il en dénonçant l'attitude de cogestion observée, selon lui, par les organisations patronales avec les gouvernements, de droite ou de gauche, lors des dernières décennies.
En matière de coût horaire du travail, ce représentant du patronat chrétien, juge au Tribunal de commerce de Saint-Etienne, préconise de "descendre sous celui de l'Allemagne, tout en augmentant de 20% le montant net disponible pour les salariés, sans remettre en cause la couverture sociale pour les besoins lourds".
Les Dupés comptent soumettre à Pierre Gattaz de nombreuses idées afin que les entreprises françaises évoluent "dans des conditions de concurrence équivalentes à celles des pays voisins".