Les annonces de François Hollande pour l'agriculture : "dans le bon sens mais insuffisantes encore...."

En visite, au Sommet de l'élevage, à Cournon d'Auvergne, François Hollande s'est engagé à donner la priorité à l'élevage dans la future politique agricole commune. Il a rassuré des éleveurs inquiets, parfois véhéments lors de sa visite dans les allées du salon, mais pas  convaincu tout le monde.

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Sifflé, parfois hué lors de son passage dans les allées du Sommet de l'élevage, le Président de la République l'avait dit  pour rassurer ses interlocuteurs "attendez mon discours, écoutez ce que je vais annoncer".

Il a donc tenté de répondre aux attentes du monde agricole lors de son discours sur l'application de la future PAC, 
"La première priorité sera de soutenir l'élevage", "près d'un milliard d'euros" seront réorientés vers l'élevage, a déclaré le président de la République, soit un gain pour l'éleveur qui pourra aller jusqu'à 30%. Le chef de l'Etat a également annoncé une convergence des aides "progressive à partir de 2015" qui "atteindra 70%" en 2019.
C'est-à-dire que chaque agriculteur devra toucher au moins 70% de la moyenne nationale par hectare, qui est aujourd'hui de 268 euros. Il s'agit de mettre fin aux disparités et aux références historiques, certains agriculteurs touchant 375 euros à l'hectare quand d'autres reçoivent à peine 150 euros. "J'ai choisi aussi de surdoter les 52 premiers hectares des exploitations", a ajouté le président. Cette surdotation, ou "redistribution" de primes majorées aux premiers hectares, est destinée à soutenir les petites et moyennes exploitations--les élevages donc--, souvent riches en emploi.


Suite à ces annonces, les réactions sont diverses :

Les Jeunes Agriculteurs ont "favorablement" accueilli ces annonces. "Il y a du compromis dans cet arbitrage(...). Mais ce compromis nous l'acceptons car en actant en faveur d'une majoration des premiers hectares (...) François Hollande envoie un vrai signal aux actifs agricoles", ajoute le syndicat minoritaire.
Jérémy Decerle, membre du bureau national des JA se dit "satisfait que  cette réforme prenne en considération les femmes et les hommes exploitants plutôt que les hectares, la PAC va reconnaître la valeur ajoutée que sont les femmes et les hommes sur les territoires. ... Il y a aussi dans le premier pilier des aides destinées à l'installation, des mesures financières incitatives qui vont permettre de maintenir une installation encore forte. Maintenant il va falloir travailler sur la répartition des aides ... les dernières négociations vont être déterminantes car le deuxieme pilier, régionalisé, demandera plus de concertation avec les régions . A nous d'être vigilants pour que ces annonces soient suivies d'effet".



Pour Jacques Chazalet, Président de la FRSEA Massif central : "C'est une orientation favorable à l'élevage, avec trois points importants :  les  ICHN( indemnités compensatoires de handicaps naturels), le plan de modernisation des bâtiments d'levage et la mise en oeuvre des aides couplées liées à l'élevage.  Globalement, ça va dans le bon sens, même si on espérait plus de revalorisation des ichn.  Il faut prendre en compte l'ensemble des territoires,   ça se fera  progressivement. François Hollande a donné des signes forts d'encouragement pour l'agriculture et l'élevage. Il fait des choix d'orientations clairement affichés.  Le monde agricole n'est pas pour autant définitivement rassuré sur son avenir,  il faut prendre conscience qu'il faut maintenir des prix élevés et des coûts de production compétitifs, ça c'est important".




"On est déçus", affirme aussi Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. "On prend peu à ceux qui ont beaucoup et on redistribue peu". 
Sentiment confirmé par Laurent Leray, Secrétaire national de la Confédération paysanne, en charge de l'élévage. "Ce qui est positif c'est l'affichage, on veut aider l'élevagemais dans les faits, quand on fera le bilan il aura peu fait bouger les lignes dans la distribution des aides...  Stéphane Le Foll a  négocié uen enveloppe à Bruxelles, une enveloppe de 30% réduite à 20 % .Le gouvernement a reculé dans le transfert des aides, il n'a pas utilisé tout ce que l'Europe était prête à donner.  Certes il y a une rallonge du budget pour l'ICHN,  mais il élargit les bénéficiaires et diluer l'aide va atténuer son effet.  Sur le plan de modernisation, c'est là encore un financement pris sur l'ensemble des producteurs. On craint aussi que ce ne soit  un outil de restructuration de la production laitière... Globalement la  copie à refaire".



Enfin, Pierre Chevalier, Président de la Fédération Nationale Bovine, invité du Journal de France 3 Auvergne le  2 octobre, voit dans ces mesures annoncées "le rééquilibrage des aides de la PAC en faveur de l'élevage. Les indemnités de compensation des handicaps naturels seront multipliés par deux en 4 ans, c'estr très important pour des régions comme le Massif central. C'était l'une de nos premières demandes pour soutenir nos éleveurs confrontés à des coûts de production plus élevés... Cela va bénéficier tant aux producteurs de lait, qu'aux éleveurs ovins et caprins. Le plan de modernisation des bâtiments d'élevage va permettre aussi de rester compétitifs".



La France, premier bénéficiaire de la PAC, dispose de 63,7 milliards d'euros pour les sept prochaines années (2014-2020) au service de son agriculture, soit 7,7 milliards d'aides directes (premier pilier) à répartir chaque année, plus
1,2 milliard d'aide au développement rural (2e pilier). La France compte quelque 200.000 éleveurs et 200.000 salariés de l'agroalimentaire liés à cette production.




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