La justice francaise conteste la thèse du frère de la victime selon laquelle elle "couvrirait" une autre affaire d'héritage. Zaïd al Hilli accuse en effet les enquêteurs français de ne pas s'être inquiétés davantage de la piste du cycliste S. Mollier, l'une des victimes collatérales de la tuerie.
Le procureur d'Annecy a déploré le manque de collaboration du frère d'une des victimes de la tuerie de Chevaline avec les enquêteurs, après les critiques émises par ce dernier, résident britannique, sur l'enquête française : "Si Zaïd al-Hilli avait mieux collaboré avec les enquêteurs, on n'en serait pas là. Je remarque qu'il reconnaît aujourd'hui dans les presse qu'il était en conflit assez violent avec son frère, or dans ses premières déclarations il disait que c'était l'entente parfaite", déclare le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud.
Devant les caméras de la BBC et dans les colonnes du Sunday Times, Zaïd al-Hilli, dont le frère a été assassiné avec sa femme et sa belle-mère, a admis qu'il était en conflit avec son cadet au sujet de l'héritage de leur père, mais a nié avoir orchestré la tuerie. Cet homme de 54 ans, qui avait été placé en garde à vue en juin puis relâché faute de charges suffisantes, a également accusé la police française de ne pas avoir correctement enquêté sur l'hypothèse selon laquelle la véritable cible des tueurs était Sylvain Mollier, un cycliste français retrouvé mort à proximité des autres corps.
"S'il s'était constitué partie civile, il aurait pu connaître le dossier et se rendre compte que les enquêteurs avaient fait le maximum pour explorer la piste Sylvain Mollier, mais qu'elle ne donne rien", a fait remarquer M. Maillaud.
"Ses accusations ne tiennent pas la route", a également répondu le magistrat à M. al-Hilli qui a affirmé à la BBC que les enquêteurs "couvraient quelqu'un en France dans cette région"."Zaid al-Hilli a le droit de dire ce qu'il veut, j'ai toujours dit que s'il devait être poursuivi il serait relaxé faute de charge", a rappelé le magistrat.
M. al-Hilli a déjà été questionné pendant 25 heures par la police britannique, mais refuse de se rendre en France pour de nouveaux interrogatoires. Il a indiqué dimanche au Sunday Times "qu'il ne faisait pas du tout confiance aux Français".
Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, ont été tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances.Le cycliste Sylvain Mollier gisait mort sur le sol, à proximité de la voiture de la famille. Les deux fillettes du couple avaient survécu à la fusillade, mais l'aînée, Zainab, avait été grièvement blessée.
Plus d'un an après le mystère demeure. Des appels à témoins ont été lancés par les enquêteurs qui sont toujours à la recherche d'un 4X4 gris, un BMW X5 avec conduite à droite, et d'une moto aperçus à proximité du lieu du crime.