La police britannique a levé le contrôle judiciaire de Zaïd Al Hilli, le frère de Saad, suspecté d'être impliqué dans la tuerie de Chevaline. Il n'en reste pas moins "suspect" selon la justice française qui estime qu'il n'a pas répondu de façon claire à plusieurs questions fondamentales.
C'est un épisode judiciaire de plus dans une affaire déjà obscure. La police britannique vient de décider la levée du contrôle judiciaire de Zaïd Al Hilli suspecté un moment d'être impliqué dans la tuerie de Chevaline. La police du comté du Surrey a annoncé dans un communiqué laconique qu'"à ce stade, les preuves étaient insuffisantes pour poursuivre" Zaïd al-Hilli, ajoutant qu'elle "n'envisageait pas d'actions supplémentaires pour le moment". Arrêté le 24 juin 2013 en Grande Bretagne et soupçonné "de complot pour commettre un meurtre", l'homme a toujours refusé de se rendre aux convocations de la justice francaise...
La justice française s'est néanmoins empressée de préciser que cette décision ne faisait pas de lui quelqu'un de définitivement étranger à l'affaire : Le procureur de la République d'Annecy Eric Maillaud, a peu après affirmé à l'AFP qu'en dépit des apparences inhérentes aux particularités de "deux régimes juridiques différents", l'homme de 54 ans n'était aucunement "disculpé". "Tout ce qui se passe en Angleterre se passe selon les formes juridiques britanniques. Cependant, M. Zaïd al-Hilli conserve là-bas son statut de suspect, qui serait l'équivalent d'une mise en examen en France", a assuré le procureur d'Annecy. "Le temps passant, et compte tenu du peu de certitudes sur sa personne pour poursuivre, les enquêteurs britanniques ont estimé qu'il n'était pas nécessaire de faire peser sur lui davantage de contraintes. Mais il n'est pas disculpé pour autant, des charges pèsent toujours contre lui (...) estime Eric Maillaud.
S'il reconnaît avoir eu un différend avec son frère, Zaïd al Hilli clame son innocence et se méfie de la justice française en qui il dit n'avoir aucune confiance. La justice française voit en lui un suspect et considère qu'il n' a pas répondu de façon claire et précise aux questions qui lui étaient posées en Angleterre : "S'il mettait un pied sur le territoire français, il serait placé en garde à vue" convient une source proche de l'enquête.
La presse britannique, et notamment le Daily Mirror, qui a largement couvert l'affaire, explique que la police ne cite à aucun moment le nom du frère de la victime. La police qui considère qu'" à ce stade, aucune charge suffisante n'a pu être retenue contre cet homme".
Quoi qu'il en soit, la décision qui vient d'être annoncée par la police britannique illustre les divergences de méthode, voire d'appréciation déjà apparues lors de la conférence de presse menée conjointement à Annecy le 6 septembre 2013.