Gérard Collomb est entré officiellement en campagne mardi matin pour briguer un troisième mandat à la mairie de Lyon. Il a présenté ses têtes de listes qui apparaîtront sans l'étiquette du PS, sous l'appellation "Evidemment Lyon". Lui se représente dans le 9e arrondissement.
"Évidemment Lyon". Pour Gérard Collomb, la déclaration d'amour sonne comme une évidence :
"J'aime ma ville, la beauté de ses paysages, je connais ses rues, ses places parce que j'y ai travaillé. Les lyonnais connaissent mes valeurs, mes convictions. Ils savent qu'au coeur de tout, il y a Lyon".
En lançant officiellement sa campagne pour un troisième mandat, le maire sortant s'est dit amoureux de sa ville. Mais il est aussi resté pragmatique en défendant son bilan : "En deux mandats, notre agglomération s'est métamorphosée. Elle est devenue plus forte dans une période de crise où d'autres villes s'affaissent".
Dans un restaurant prestigieux surplombant la ville ,Gérard Collomb a voulu prendre de la hauteur pour présenter ses têtes de listes aux municipales. Un choix symbolique tant la conception qu'il a de "sa" ville dépasse maintenant le cadre de l'agglomération. C'est bien celle d'une métropole en devenir dont les frontières vont s'élargir et qu'il entend bien présider s'il était réélu.
A ses côtés pour cette campagne, des personnalités connues, Roland Bernard et Thierry Philip, têtes de liste dans les 2ème et 3ème arrondissements mais aussi de nouveaux visages, des femmes encore inconnues qui incarnent la diversité ou la parité : Odile Belinga, avocate, ancienne Présidente de la ligue des droits de l'homme du Rhône et Elvire Servient, une femme chirurgien orthopédiste, respectivement candidates dans les 1er et 6ème arrondissements. Aucune trace du PS sur les documents de campagne. L'étiquette socialiste a disparu pour laisser place à une "liste de rassemblement ouverte à la société civile". On en oublierait presque que David Kimelfeld, tête du liste du 4ème arrondissement est aussi le patron de la fédération du Rhône du PS. En politique avisé, le maire a pris depuis longtemps ses distances avec l'état major national du PS. Gérard Collomb défend ainsi le modèle spécifiquement lyonnais d'une "réussite économique et d'une dynamique sociale", qui n'aurait nul besoin d'un adoubement politique. Un positionnement critique qui pourrait s'avérer payant dans un contexte délicat pour la majorité en place.
Pour le maire sortant, le principal enjeu en mars prochain porterait plutôt sur les choix d'aménagement de la future métropole lyonnaise : La modernisation de la gare et du quartier de la Part Dieu, la deuxième tranche du quartier Confluence, la refonte du pôle autour de Perrache, telles sont pour lui les vraies questions auxquelles les citoyens doivent répondre lors du prochain scrutin municipal : "Le veulent-ils ?". Tout ceci aura un coût et Gérard Collomb, au risque d'entamer sa côte de popularité, admet que cela ne se fera pas sans augmentation d'impôts. Mais selon lui, la pression fiscale restera contenue, comme pour les deux précédents mandats.
Pour Gérard Collomb, l'affichage politique apparaîtrait donc désormais anecdotique. Reste à savoir si les électeurs l'entendront ainsi en lui confiant un troisième mandat dans un contexte politique difficile pour la gauche.
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