La qualité de l'air est « une urgence et une priorité pour le gouvernement », a assuré jeudi 13 mars le ministre de l'écologie Philippe Martin, des mesures de gratuité des transports en commun sont en place cette fin de semaine sur l'agglomération lyonnaise, mais le pic demeure.
Cet épisode de pollution aux PM10 (particules inférieures à 10 micromètres), poussières de compositions diverses (chauffage au bois et au fioul, industrie, moteurs), a débuté vendredi 7 mars, il est marquant plus par sa durée que par son intensité. Il est favorisé par des conditions anticycloniques et des nuits froides suivies de journées bien plus chaudes, ne permettant pas la dispersion des polluants. Le niveau d'alerte est déclenché à partir d'une concentration moyenne quotidienne de PM10 de 80 microgrammes de particules par mètre cube d'air. Le seuil d'information, atteint à partir de 50 microgrammes par mètre cube, a été dépassé dans une vingtaine d'autres départements.
Cet épisode de pollution aux poussières
La vitesse maximale autorisée reste donc réduite de 20 km/h sur tous les axes du département où elle est habituellement supérieure à 70 km /h.
Des réductions de vitesse qui ont un effet « assez modeste », a toutefois souligné Gilles Aymoz, responsable qualité de l'air à l'Ademe. En effet les valeurs varient très peu voir pas du tout.
Néanmoins, plusieurs contrôles des limitations de vitesse ainsi que des vérifications des contrôles techniques obligatoires ont été réalisés dés vendredi 14 mars par les forces de l'ordre avec des moyens mobiles à Lyon et à la Tour de Salvagny notamment.
Ces contrôles se poursuivront tout le week-end et notamment samedi 15 mars jour de retour de vacances pour les vacanciers de la zone A (Lyon, Caen, Grenoble, Montpellier, Nancy, Nantes...).
La Préfecture appelle chaque habitant du Rhône a faire preuve de civisme en évitant d’utiliser les véhicules les plus polluants (véhicules diesels immatriculés avant 2006), en choisissant les transports en commun, gratuits tout le week-end, le co-voiturage, le vélo ou la marche à pied et surtout en ne faisant pas de feux de cheminées en foyer ouvert .
Le brûlage à l’air libre de déchets verts et les débroussaillages par le feu sont interdits.
Chaque individu, particulier, industriel, acteur économique, agriculteur ou automobiliste a un rôle à jouer dans la lutte contre cette pollution.
ÉVITER LES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES EN PLEIN AIR
Lorsque le seuil d'alerte est franchi, il est recommandé aux populations sensibles d'éviter les activités physiques et sportives en plein air. Ces conseils ne s'appliquent à la population générale qu'en cas de symptômes tels que fatigue inhabituelle, mal de gorge, toux, essoufflement, palpitations.
Dans les hôpitaux lyonnais, on indique que la situation est « globalement normale », mais qu'« on oberve depuis deux jours une légère hausse des consultations liées à l'asthme », mais pas forcément attribuables à la pollution. Les particules peuvent provoquer de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et les plus fines d'entre elles (PM 2,5, moins de 2,5 micromètres), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, ont été classées « cancérogènes certains » par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites européennes, la France risque une condamnation qui pourrait lui valoir prochainement plusieurs dizaines de millions d'euros d'amende.