Le 22 décembre 2010, un homme de 37 ans conduisait les policiers d'Aurillac et les enquêteurs du SRPJ de Clermont-ferrand dans un bois près de Polminhac. Ils y découvraient les restes d'un corps calciné, à l'arrière d'une voiture incendiée. La victime, Rosalie Blanquet avait disparu depuis 5 jours.
C'est lui qui a signalé la disparition de Rosalie Blanquet, le 17 décembre 2010. Ce jour là, accompagné de sa mère, l'homme faisait part aux policiers du commissariat d'Aurillac de son inquiétude, car il n'avait plus de nouvelles de la grand-mère de son ancienne compagne. Une inquiétude d'autant plus grande que sa mère avait reçu une lettre où la disparue faisait part de son intention d'en finir avec la vie.
Cinq jours plus tard, cet homme passait aux aveux et conduisait les policiers d'Aurillac, accompagnés des enquêteurs du SRPJ de Clermont-ferrand, sur les lieux du drame, un bois près de Polminhac, où Rosalie Blanquet a été retrouvée calcinée à bord de sa voiture. “Dès que les enquêteurs sont arrivés à son domicile, il a indiqué spontanément où se trouvait le corps de madame Blanquet, explique son avocat, maître Bertrand Chautard, et il s’est expliqué durant sa garde à vue sur les faits qui lui sont reprochés de manière précise, complète et sincère”.
Un crime crapuleux
Selon l’autopsie pratiquée, la victime est morte empoisonnée avant d’être brûlée, comme l’a également indiqué l’accusé. A la lecture des faits par le Président de la Cour, lundi après-midi, les enfants de Rosalie Blanquet n’ont pu retenir leurs larmes. Aujourd’hui, ils veulent en savoir plus, comme le précise leur avocat, Maître Stéphane Juillard: “La vérité, on la connaît dans les grandes lignes mais il y a encore des zones d’ombre, notamment des revirements dans les déclarations de l’accusé... Aujourd’hui, on a besoin de savoir un peu plus clairement ce qui s’est passé, comment et pourquoi, et on a besoin de plus d’éléments sur la préméditation”.
Pour les enquêteurs, ce crime est très vite apparu comme un crime crapuleux, car l’accusé qui vivait du RSA après deux faillites avait caché cette situation à ses proches et continuait à mener le même train de vie. Rien ne laissait donc présager un tel passage à l’acte. “Ce n’est pas quelqu’un qui jusque là avait eu maille à partir avec la justice. C’est quelqu’un qui était père de famille, qui travaillait et qui a eu des difficultés de couple peut être plus importantes que d’autres, mais on y reviendra, poursuit son avocat. Mais il est vrai que les raisons pour lesquelles il en est arrivé là, le comportement qu’il a adopté sont un peu inexplicables... Ces jours de débat nous permettront sûrement d’avoir un éclairage intéressant pour la vérité, les parties civiles et la Cour”.
Alors comment cet Aurillacois de 37 ans, entrepreneur, au casier judiciaire vierge et père de famille, en est-il arrivé à être mis en examen pour homicide volontaire avec préméditation, accusation passible de la réclusion criminelle à perpétuité? Voilà ce que va tenter de comprendre la Cour d'Assises d'Aurillac, cette semaine, en entendant six experts et pas moins de vingt-six témoins.