Meriam Rhaiem, la maman d’Assia, est au désespoir. Cette jeune mère a peur de ne jamais revoir son enfant. Le père a disparu avec la fillette de quelques mois le 14 octobre dernier. La jeune femme, réfugiée chez ses parents dans l'Ain, avait aussitôt porté plainte pour enlèvement.
Le reportage...
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Le reportage de B.Tardy et B.Metral - Edition 12/13 Rhône-Alpes du 23/03/14
Lors d'une conférence de presse donnée à Lyon ce samedi 22 mars, la jeune mère de 25 ans a exhorté les autorités françaises à reconnaître le statut d'otage pour sa fille Assia. La jeune femme a dit avoir la certitude que son ex-époux, jeune français d'origine tunisienne, avec lequel elle a engagé une procédure de divorce et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, se trouve bien en Syrie.
"Je veux que le gouvernement français reconnaisse Assia, jeune Française âgée de 23 mois, comme la plus jeune otage française, car oui, c'est une otage", a lancé Mériam Rhaiem, lors de cette conférence de presse empreinte d'émotion. "Je veux qu'elle ait ce qualificatif d'otage au même titre que les autres otages, journalistes ou religieux", a ajouté la maman de la fillette, en présence de son avocat Me Gabriel Versini-Bullara.
"C'est ma fille. Elle est française et je veux que les plus hautes autorités françaises interviennent pour elle, car chaque seconde compte", a martelé Mérialm Rhaiem, qui entend avec ce cri de désespoir "toucher l'opinion publique". A cette fin, elle a également annoncé le lancement d'une pétition et l'organisation prochaine "d'une marche symbolique pour les enfants de notre République", avec d'autres familles d'enfants mineurs qui se trouvent sur le sol syrien.
Rappels - Le 14 octobre dernier, après avoir passé la journée avec sa fille comme tous les lundis, le père d'Assia ne l'avait pas ramenée à sa mère. Après avoir soustrait l'enfant, il avait quitté la France pour rejoindre la Turquie, d'où il avait appelé régulièrement Meriam Rhaiem, lui demandant de le rejoindre. Il avait aussi annoncé son intention de passer la frontière turco-syrienne avec leur fille pour rejoindre un groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad. Selon Me Versini-Bullara, l'homme s'était "radicalisé après un voyage à La Mecque", demandant à son épouse par exemple de porter le voile, lui reprochant de travailler ou lui interdisant de faire écouter de la musique à leur enfant.
En décembre, Meriam Rhaiem avait déjà lancé un cri d'alarme devant les médias, après avoir écrit au président de la République. L'Élysée lui avait répondu le 10 décembre, promettant à la jeune femme un "examen approfondi" de son dossier par les ministères de la Justice et des Affaires étrangères.