Ils étaient 1000 pour soutenir leurs 5 collègues frappés de sanction par la direction d'ERDF. Des sanctions car ils n'auraient pas respecté toutes les consignes de sécurité le 20 novembre dernier pendant les fortes chutes de neige près de Thiers, avec pour conséquence le décès d'un de leur collègue.
Ils étaient près d'un millier dans la rue, drapeaux de la CGT flottant dans le ciel bleu, venant de toute la France pour dire non aux sanctions. Non aux sanctions qui frappent 5 de leurs collègues, des électriciens de Montluçon qui ont connu un drame en novembre dernier.
Le 20 novembre 2013, 6 agents d'ERDF de Montluçon sont appelés en renfort par leurs collègues de Thiers suite à d'importantes chutes de neige qui ont provoqué de gros dégâts sur le réseau électrique. C'est dans le cadre de la FIRE, Force d'Intervention Rapide Electricité, une organisation mise en place par EDF suite à la tempête de 1999 lors de situations exceptionnelles, que ces agents sont envoyés sur un chantier à La Celles sur Durolles. Sur place se produit un accident qui va coûter la vie à l'un d'entre eux. Pendant de longues minutes, ses collègues essaient de le réanimer et appellent les secours, mais l'agent décède. Deux enquêtes sont ouvertes, l'une par le CHSCT, l'autre par la gendarmerie.
La manifestation du 8 avril organisée par la CGT cherche à soutenir ces 5 agents et demande le retrait des sanctions engagées auprès de 4 agents, et l'arrêt de la procédure disciplinaire contre le cinquième. Des entretiens ont en effet eu lieu les 20 et 21 janvier entre ces agents et la direction d'ERDF qui leur reprochent des manquements graves aux règles de sécurité. Les sanctions ? Un avertissement pour 2 des agents, considérés comme exécutants, un blâme avec inscription au dossier pour 2 autres considérés comme maîtrises et une convocation à un conseil de discipline le 11 avril pour le dernier, le responsable de l'équipe.
Du côté du syndicat, on met en cause dans un communiqué "la responsabilité de la direction d'ERDF en matière de réduction des effectifs, de fermeture de sites de proximité, de sous-investissement sur le réseau et de désorganisations permanentes et générales des services. La responsabilité des puvoirs publics est elle aussi posée, puisque de plus en plus d'usagers sont équipés de moyens autonomes de production d'électricité (groupes électrogènes, photovoltaïque, éolien) qui, lorsqu'ils sont utilisés, peuvent réinjecter du courant sur le réseau de distribution publique".