C'est un coup de tonnerre dans l'organisation territoriale. Alors que Manuel Valls propose de réduire par 2 le nombre de régions en 2017, le débat sur la future carte régionale est ouvert. Quel pourrait être le visage de l'Auvergne demain ? 1re réaction avec René Souchon, pdt du conseil régional.
Diminuer le nombre des régions... Une idée abordée en janvier par François Hollande. Lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat avait ouvert le chantier de la réduction du millefeuille territorial. Il existe actuellement 22 régions en métropole (26 au total). Dans son discours de politique générale, mardi, Manuel Valls a proposé de les réduire de moitié dans l'Hexagone.
Pour le président PS du conseil régional, René Souchon, cette annonce "est une main tendue qu'il faut saisir à condition que la démarche soit gagnant-gagnant pour les femmes et les hommes qui vivent sur les territoires". "Je me réjouis", écrit-il sur son blog, "que le Premier Ministre s'engage clairement dans la voie d'un approfondissement de la décentralisation en voulant s'appuyer sur des Régions fortes...".
Cette réforme se fera en deux temps : une phase de volontariat et, en cas d'échec, par la loi. "Les régions pourront proposer de fusionner par délibérations concordantes" et "en l'absence de propositions, après les élections départementales et régionales de mars 2015, le gouvernement proposera par la loi une nouvelle carte des régions", a expliqué Manuel Valls, soulignant que la nouvelle carte "sera établie pour le 1er janvier 2017".
Pour René Souchon, "une fusion à périmètre constant et imposée depuis Paris avec une région voisine, en l'état actuel des choses, conduirait l'Auvergne à son éclatement". Et de détailler : "Le Cantal ne pourrait se reconnaître dans une grande région Rhône-Alpes Auvergne, dont le centre de gravité pencherait trop à l'est, pas plus par exemple que la Haute-Loire dans une grande région Auvergne-Limousin dont elle serait aux marges".
L'élu socialiste propose des renforcer les coopérations interrégionales à l'échelle du Massif Central d'ici à 2017. Un travail qui pourrait servir de "démarche préparatoire (...) pour voir naître après 2017 une grande région Massif Central". Cette région comprendrait l'Auvergne et le Limousin - à l'exception de la Haute-Vienne, qui "n'appartient pas au Massif Central et n'a aucune envie de venir chez nous", estime René Souchon - mais aussi, "pourquoi pas, des départements tels que l'Aveyron, la Lozère, la Nièvre, la Loire."
Le président du conseil régional voit dans cette entité, "avec Clermont-Ferrand pour capitale", "une cohérence géographique forte puisque le Massif Central est un des plus grands massifs montagneux d'Europe, puisqu'une réelle identité sur le plan économique existe (filière bois, agriculture, excellence industrielle), puisque culturellement, nous partageons une longue histoire commune...".
Un débat qui ne fait que commencer, cependant. "Il doit s'effectuer dans le dialogue et la concertation", ajoute prudemment le président du conseil régional d'Auvergne.
La future région "Massif Central", selon René Souchon