En visite sur le site de recherches de Michelin à Ladoux, à proximité de Clermont-Ferrand, François Hollande a évoqué l'affaire Aquilino Morelle, l'investissement nécessaire à la croissance et sa candidature, ou pas, à l'élection présidentielle de 2014.
Pour sa première sortie depuis les élections municipales, François Hollande était particulièrement attendu. Il l'était d'autant plus depuis les révélations de Mediapart concernant un supposé conflit d'intérêts de l'un des ses conseillers, Aquilino Morelle. Du coup, à Ladoux près de Clermont-Ferrand, la presse a très vite voulu connaître la position du chef de l'Etat sur cette affaire, éclipsant au passage la raison de se visite en Auvergne, sur le site de recherches et de développement de Michelin.
Cette réponse tant attendue est arrivée en fin de visite. Juste avant de remonter dans sa voiture qui allait l'emmener à l'aéroport d'Aulnat, François Hollande a pris quelques minutes pour s'exprimer sur le cas Morelle. La déclaration du Président était même devenue nécessaire après qu'on ait appris, dans la matinée, la démission du conseiller élyséen. Selon M. Hollande, en démissionnant, Aquilino Morelle a pris "la seule décision qui s'imposait, la seule décision qui convenait, la seule décision qui lui permettra de répondre aux questions qui lui sont posées".
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Avant cela, le chef de l'Etat a pris le temps de visiter les installations de Michelin situées à proximité de Clermont-Ferrand. Il a été accueilli par le gérant de la manufacture de pneumatiques, Jean-Dominique Senard, qui a indiqué dans son discours d'introduction qu'il refusait "l'idée que la désindustrialisation de notre pays est une fatalité". François Hollande lui a répondu en affirmant que "l'investissement est la clé de la croissance" et que pour l''Auvergne, "c'est un prestige considérable d'avoir le plus grand centre de recherches possible d'imaginer en matières de technologie automobile". Michelin investit ici 220 millions d'euros pour développer son secteur R&D. La manufacture qui consacre pas moins de 643 millions d'euros à la recherche chaque année.
Alors qu'une manifestation orchestrée par la CGT avait lieu à l'extérieur du domaine, la question sociale a également été évoquée au cours de cette visite présidentielle. Le président a félicité "tous ceux qui contribuent à ce développement, les ingénieurs, les chercheurs, mais aussi les ouvriers, les travailleurs qui permettent à Michelin d'être une grande entreprise française à taille mondiale". Il a par ailleurs estimé que, "concernant le dialogue social, chez Michelin, ça a toujours été la vocation d'être en avance sur ce terrain là".
En matière de conflit social, la dernière actualité marquante concernant le manufacturier auvergnat remonte à l'annonce de la fermeture de son usine de Joué-lès-Tours. Présent lui aussi, vendredi matin à Ladoux, le ministre de l'économie et du redressement productif, Arnarud Montebourg, a expliqué à la presse que "Michelin n'a pas abandonné la France". Il a développé son propos en expliquant qu'il y a bien eu la fermeture de Joué-lès-Tours "mais elle s'est traduit par des renforcements dans d'autres sites en France, des embauches et surtout 800 millions d'investissement sur tout le territoire français".
Enfin, après avoir pris le volant sur les pistes mouillées de Michelin et rencontré des acteurs de l'industrie automobile française, François Hollande a déjeuner avec des salariés de l'entreprise et lâché une petite bombe à table. Alors qu'un des convives l'interrogeait sur le chômage, le chef de l'Etat a pour la première fois évoqué sa candidature à la prochaine élection présidentielle. "Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu" a-t-il affirmé.