Le président du Conseil Général du Puy-de-Dôme a réuni ce vendredi plus de 350 maires du département, dont 111 nouveaux élus. L'occasion pour Jean-Yves Gouttebel de s'opposer au projet de Manuel Valls : la suppression des conseils départementaux à l'horizon 2021.
Ce vendredi, la réunion de 350 maires du Puy-de-Dôme à l'initiative du Conseil Général a pris l'allure d'un Conseil de défense des territoires.
Jean-Yves Gouttebel, le président radical de gauche du département a durement critiqué la réforme promise par Manuel Valls qui vise à supprimer les conseils départementaux. Il a dénoncé une "annonce abrupte" et un "dépeçage des territoires" alors même que François Hollande était en visite à proximité quelques heures plus tôt. Jean-Yves Gouttebel a d'ailleurs officiellement demandé un rendez-vous au chef de l'Etat.
"Il ne s'agit pas de défendre une situation pour défendre une institution" explique le président de l'exécutif départemental. "La question qui se pose, c'est de savoir qui remplira les fonctions que remplit aujourd'hui le département si demain il n'y a plus de département, s'il n'y a plus de Conseil Général sur des fonctions de proximité et de solidarité."
Une réforme diversement accueillie par les maires
Parmi les 350 élus invités, 111 sont de nouveaux maires et tous n'ont pas la même perception. L'exigence d'économies de Manuel Valls est plutôt soutenue au centre-droit, comme l'explique Flavien Neuvy, maire UDI de Cébazat : "On voit bien qu'il y a des réformes profondes à mener. L'échelon départemental est très important car c'est lui qui assure la solidarité notamment, il doit pouvoir continuer à assurer ses missions, mais peut-être au sein d'une autre structure, d'une autre collectivité territoriale."Transférer les missions du département à l'intercommunalité ou aux métropoles ? Cette réforme bute sur les réticences des élus de la ruralité. Invité par le Conseil Général, l'historien Hervé Le Bras les a incités à dépasser l'opposition entre territoire urbain et rural : "Actuellement, la population des territoires les plus ruraux augmente. Ce sont les communes entre 500 et 2500 habitants qui depuis 10 ans ont le plus fort taux de croissance, mais ça n'est pas parce qu'on a de nouveaux agriculteurs. C'est parce que ce sont des personnes qui travaillent en ville, qui peuvent aller plus loin parce qu'elles ne vont pas tous les jours à leur travail grâce à internet ou parce qu'elles ont des moyens modernes de travailler. Mais ce sont des urbains, il faut donc éviter qu'il y a ait ce divorce entre urbain et rural."
A un an de nouvelles élections départementales, cette réunion ressemblait furieusement à un coup d'envoi d'une campagne pour les cantonales.