L'aïl français craint les menaces espagnole et chinoise

Les producteurs français d'aïl de la Drôme et de toute la France s'inquiètent pour l'avenir de la filière. Ils se disent menacés par la concurrence de l'Espagne, qui produit moins cher, et par les importations chinoises dont l'Europe vient de relever le quota.

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"Après deux années très difficiles, deux mauvaises nouvelles pourraient sonner le coup de grâce pour la filière allicole français", affirmait l'Association interprofessionnelle de l'ail (Aniaïl) dans un communiqué à l'approche de la récolte en juin. L'Union européenne vient de relever les importations d'ail chinois qui pourront dépasser les 12 500 tonnes par an, indique-elle, tandis que "la péninsule ibérique vient encore d'augmenter ses surfaces de 10%". Or l'ail espagnol frais se vend 1,70 euro le kilogramme quand les Français ont besoin de 2,20 euros/kilo pour couvrir leurs frais de production, explique l'association.

"La situation est telle que les Espagnols aujourd'hui proposent aux négociants français des camions d'ail de la prochaine récolte sans même fixer de prix minimum", assure-t-elle. "La concurrence directe pour nous, c'est l'Espagne qui elle-même est embêtée par les Chinois", résume Stéphane Boutarin, producteur dans la Drôme et vice-président de l'Aniaïl joint par l'AFP. Pour lui, "les Espagnols ne sont pas raisonnables en augmentant encore les surfaces" au risque d'aggraver  la surproduction. L'association affirme que "les chambres froides espagnoles sont encore remplies d'ail de la récolte 2013".
© France 3 RA

La production française de 20 000 tonnes tend à baisser, même si elle est loin de couvrir les besoins puisque 22 000 tonnes sont importées sur le marché français. "Mais l'an dernier en fin de saison, nous avons fini par vendre à perte" en raison de la concurrence étrangère, indique Stéphane Boutarin. Les professionnels demandent aux autorités de faire respecter "une préférence nationale pour l'ail français durant la période de commercialisation du produit d'août à décembre" et une taxation douanière "beaucoup plus importante" pour l'ail chinois.

Dans le sud-ouest, explique Stéphane Boutarin, première région productrice devant la Drôme (qui s'est plutôt spécialisée dans les semences et les plants), "le nombre de producteurs diminue depuis trois ans, les jeunes ne reprenant pas les exploitations des anciens". La France comptait 3 559 exploitations spécialisées dans cette production en 2010.

Le reportage de S.Vicente et E.Blaise (montage : C.Martin) - Intervenants : Pierre-Christophe Barnier (producteur d'ail à Crest) / Stéphane Boutarin (Président de l'Association des Producteurs d'ail de la Drôme) - 30/05/14

 

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