Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, samedi 21 juin à Lyon, pour protester contre la tenue d'un meeting du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier est en tournée européenne à quelques semaines de l'élection présidentielle à laquelle il sera sans doute candidat.
A l'appel de la FUAF (Fédération de l'union des Alévis en France), quelques 500 manifestants, selon la police, 1.000 selon les organisateurs, se sont regroupés dès 11H00 près de la gare de Perrache, à quelques centaines de mètres de la préfecture où M. Erdogan devait être reçu par le maire PS de Lyon Gérard Collomb et le préfet du Rhône Jean-François Carenco.
Estimés entre dix à quinze millions en Turquie (sur 76 millions), les Alévis sont une minorité religieuse très particulière à l'Anatolie et constituent un courant progressiste de l'islam. Dans un pays à forte majorité sunnite, ils peinent à faire valoir leur culte et leur mode de vie libéral, ils sont très critiques envers la politique d'Erdogan.
"L'assassin n'est pas bienvenu à Lyon. Dictateur de Turquie. Dégage", "Egalité et Liberté pour tous" ou encore "Justice pour le peuple arménien", pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles.
Le meeting de M. Erdogan, organisé par l'Union des démocrates Turcs Européens, est prévu vers 17 heures au centre Eurexpo de Chassieu (Rhône).
"M. Erdogan a un curriculum vitae bien chargé en matière de non-respect des droits de l'Homme. Les autorités françaises, en autorisant la tenue de son meeting électoral, lui donnent un blanc-seing", a regretté Michaël Cazarian, président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF)-Centre, qui appelait aussi à manifester.
Jeudi dernier, le 19 juin, en Autriche, entre 6.000 et 10.000 manifestants ont défilé à Vienne contre la tenue d'un meeting, similaire à celui d'aujourd'hui près de Lyon, du dirigeant turc, largement pressenti pour être le candidat de son parti conservateur à l'élection présidentielle des 10 et 24 août. Il avait consacré la plus grande partie de son discours à promouvoir les succès de sa politique économique, selon ses propos rapportés par l'agence de presse autrichienne APA.
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