200 à 300 agriculteurs venus de Saône et Loire se sont retrouvés jeudi à la barrière de péage de Villefranche-Limas pour manifester leur mécontentement et vérifier l'origine des produits transportés sur l’A6. Ils protestent notamment contre la baisse des prix de la viande bovine.
D'après les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA, l’exaspération des agriculteurs français ne cesse de grandir. Ils dénoncent la pression à la baisse sur le prix payé aux agriculteurs. Dans la filière bovine depuis l’an dernier, les prix ont diminué de 10% en moyenne et de 40 centimes par kilo-carcasse, soit plus de 150 euros rapportés par animal.
Mais les agriculteurs dénoncent une situation qui n'a de cesse de déraper : semaine après semaine, le phénomène s'accentue, avec quelques centimes de moins payés qui creusent le déficit dans les trésoreries des exploitations. En effet, le coût de production s’élève à 4,50 kg par kilo mais le prix perçu par les agriculteurs est inférieur à 3,75 euros.
En juin dernier, les Jeunes Agriculteurs de Bourgogne et la FDSEA 71 avait déjà mené une action "coup de poing" contre les rayons viande des hypermarchés et la viande servie par les chaines de restauration. « Nous nous mobilisons pour que les jeunes puissent continuer à vivre de leur métier", explique Samuel Legrand, président des Jeunes Agriculteurs Bourgogne. Aujourd'hui sur l'A6, c'est un camion de poulets roumains destinés au marché français qui a fait les frais de leur colère.
Pour les deux organisation syndicales agricoles, c’est non seulement la survie de nombreuses exploitations mais également la capacité à fournir aux consommateurs une viande avec toutes les garanties de traçabilité et de respect des normes de qualité et de production qui est en jeu. Valoriser la production française, tel est le message que veulent faire passer les agriculteurs au gouvernement, aux consommateurs et aux GMS. Et pour eux, toutes les filières sont concernées.