Avec trois clubs en Top 14, Lyon, Oyonnax et Grenoble, le rugby se taille la part du lion en Rhône-Alpes. Une véritable résurrection après de nombreuses années en retrait. À ces clubs s'ajoutent Bourgoin en Pro D2 et Bourg-en-Bresse en Fédérale1
Rhône-Alpes est donc très bien représentées en professionnel.
Le comité de rugby du Lyonnais, affiche 22.000 licenciés, il est ainsi le troisième plus important en France derrière l'Ile de France et Midi-Pyrénées.Le comité des Alpes auquel appartient Grenoble est à la tête de 15.000 licenciés environ à jouer en club auquel s'ajoutent 12.000 en Drôme Ardèche,l'ensemble formant la Coordination Rhône-Alpes de rugby (CRAR).
La région Rhône-Alpes est d'ailleurs la mieux représentée au sein de l'élite, devant Midi-Pyrénées (Toulouse et Castres), l'Aquitaine (Bordeaux-Bègles
et Bayonne) ainsi que l'Ile-de-France (Stade Français et Racing). C'est également la première fois depuis l'instauration de la poule unique, en
2004-2005, que l'élite compte trois formations de la région, grâce aux montées successives de Grenoble (2012), Oyonnax (2013) et Lyon (2014).
Le public a ainsi droit cette saison à six derbies, le premier ayant été remporté par Lyon face à Oyonnax le week-end dernier (26-23) devant 10.222 spectateurs, le deuxième samedi 12 septembre (Oyonnax-Grenoble). "Il y a forcément une saveur particulière à gagner un derby. Il y a de belles ambiances, le stade est plein, les supporteurs se chambrent gentiment. Nous sommes d'autant plus contents d'avoir gagné qu' Oyonnax était notre bête noire pendant très longtemps", commente le président du LOU Rugby, Yann Roubert, évoquant "une concurrence sportive saine" entre les trois clubs de Rhône-Alpes. "En revanche, les bassins de populations sont bien identifiés et spécifiques à chacune des trois villes. Il y a peu de spectateurs passant d'un club à un autre. Ca se passe très bien aussi entre dirigeants", souligne-t-il encore.
Les partenaires économiques sont également propres à chaque entité et l'éventuelle concurrence pourrait plutôt se situer sur les sponsors nationaux."Avec une importance et une implication différentes selon la taille de la ville. À Oyonnax, il n'y a que 25.000 habitants même s'il y a beaucoup d'entreprises. À Lyon, c'est nettement plus, bien sûr", reconnaît le président d'Oyonnax, Jean-Marc Maucher. "Quand le LOU était en Pro D2, pour voir du haut niveau, quelques Lyonnais sont certainement montés chez nous, en amoureux du rugby plus qu'en supporteurs de notre club, comme ils pouvaient le faire à une certaine époque vers Bourgoin. Nous serions plus gênés par un club comme Bourg-en-Bresse, plus proche", poursuit le dirigeant oyonnaxien.
Lyon entretient aussi, selon les termes de Yann Roubert, une relation "gagnant-gagnant" avec le CSBJ, étendard de la région dans les années 2000 avant de connaître des difficultés financières. Dès lors, le rapport de force entre les deux clubs s'est inversé, en faveur du LOU, remonté dans l'élite avec un budget important et de grandes ambitions. "Il y a des ponts par la proximité. Pas mal de nos joueurs sont passés par Bourgoin (comme Lionel Nallet) où ils vivent toujours, explique encore Yann Roubert. Nous avons le 2e ligne Jean Sousa et le pilier Sven Holtz Inger en prêt au CSBJ pour qu'ils s'aguerrissent en Pro D2. C'est profitable aussi à Bourgoin qui reste un excellent club formateur."Et qui pourrait, dans les années à venir, faire grossir le contingent de la région Rhône-Alpes dans l'élite.