La liberté d'un puissant opposant kazakh se joue devant la cour d'Appel de Lyon

La justice lyonnaise dira le 6 Octobre si l'ancien banquier et ministre kazakh Moukhtar Abliazov doit être remis à l'Ukraine et à la Russie qui réclament son extradition.Accusé d'avoir détourné plusieurs milliards, cet éminent opposant au régime kazakh réclame sa remise en liberté.

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Moukhtar Abliazov, ancien banquier et ministre kazakh détenu en France depuis 14 mois et dont l'Ukraine et la Russie demandent l'extradition, comparaît aujourdhui et demain devant la cour d'appel de Lyon .Sa défense réclame sa remise en liberté .

A l'appui de ses avocats, M. Abliazov, 51 ans, arrêté le 31 juillet 2013 dans les Alpes-Maritimes et placé sous écrou extraditionnel depuis, a accepté, aux fins d'être remis en liberté, de verser une caution de 100.000 euros, d'être assigné à résidence et placé sous bracelet électronique.

L'Ukraine et la Russie accusent Abliazov d'avoir détourné plusieurs milliards de dollars, à leurs dépens, quand il contrôlait la première banque de son pays, BTA.Pour la défense de l'accusé , Kiev et Moscou ne sont dans cette affaire que des faux-nez d'Astana, qui voudrait la peau de M. Abliazov, un temps ministre de Noursoultan Nazarbaïev avant de se brouiller avec lui.

BTA, au bord de la faillite, fut nationalisée en février 2009. Son PDG s'exila au Royaume-Uni où il obtint l'asile politique, tout en voyant ses actifs gelés et son passeport confisqué dans le cadre de procédures civiles lancées à son encontre à Londres par les nouveaux dirigeants de BTA. A la veille d'une condamnation à 22 mois de prison ferme pour outrage par la Haute Cour de Londres, il quitta clandestinement l'Angleterre en février 2012.

Une arrestation contestée


Dix-huit mois plus tard, traqué par des détectives privés britanniques payés par BTA, il fut repéré par ceux-ci dans une villa de Mouans-Sartoux, arrêté par la police française puis présenté à la cour d'appel d'Aix-en-Provence dans le cadre d'une demande d'extradition de l'Ukraine. En application d'un mandat d'arrêt datant de 2010 et relayé par Interpol, selon l'avocate générale, Alexandrine Lenoir, qui ne voit aucune irrégularité dans son interpellation.Au contraire de la défense, pour qui l'Ukraine n'a jamais émis de mandat d'arrêt, mais seulement autorisé le placement en garde à vue de M. Abliazov pour 72 heures.

Les avocats soulignent en outre que le parquet général d'Aix-en-Provence n'a été en possession de ce document qu'en décembre 2013. L'arrestation de leur client, fin juillet, n'aurait donc eu aucun fondement légal.La chambre de l'instruction rendra sa décision le 6 octobre.


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