Le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, attend de l'Etat "un juste retour" financier en cas de privatisation de l'aéroport de Lyon, pressentie depuis les propos d'Emmanuel Macron dans Le Monde ce week-end, a déclaré l'élu socialiste lundi.
Une privatisation partielle de l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry, dont la perspective ne fait aucun doute selon Jean-Jack Queyranne, doit être "conditionnée à un cahier des charges exigeant".
Le patron de la région Rhône-Alpes qui détient 5% des actions d'Aéroports de Lyon, à l'instar du conseil général du Rhône et du Grand Lyon, demande que les fruits de cette privatisation fassent l'objet d'un "juste retour pour les infrastructures régionales et notamment pour les infrastructures ferroviaires".
Jean-Jack Queyranne souhaite en particulier que l'Etat, qui détient 60% du capital, puisse augmenter sa participation actuelle de 120 millions d'euros aux travaux du noeud ferroviaire lyonnais, estimés à 400 millions d'euros. L'élu demande en outre que la dynamique de l'aéroport soit maintenue grâce à un maintien des investissements et à l'ouverture des droits de trafic. "C'est indispensable pour consolider la plateforme, elle ne peut pas se développer avec le seul low cost", estime M. Queyranne. "Cette privatisation ne doit pas être qu'une simple opération financière mais doit s'inscrire dans une démarche de participation des collectivités locales", a souligné le président de région.
Après l'annonce de la cession de ses parts dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac, en juillet, l'Etat en quête de fonds pour renflouer ses caisses, devrait très prochainement annoncer la privatisation d'autres aéroports régionaux, comme l'a indiqué le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, dans Le Monde du week-end.
Arlésienne de la vie économique locale, "la privatisation de l'aéroport de Lyon, comme celui de Nice, devrait figurer dans le projet de loi +pour l'activité et l'égalité des chances économiques+ qui doit être présenté à la mi-décembre", soutient
M. Queyranne, précisant que "l'Etat nous en a informés". Interrogé sur une prise de participation d'investisseurs étrangers, dont la perspective pourrait hérisser certains élus locaux comme c'est le cas pour Toulouse-Blagnac, Jean-Jack Queyranne a appelé à "faire fi d'un protectionnisme borné".
Aéroports de Lyon a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 158,4 millions d'euros et son trafic a dépassé en 2013 les 8,5 millions de passagers, ce qui en fait le quatrième aéroport français, très loin derrière Roissy et Orly qui totalisent près de 90 millions de passagers, et Nice.