Pour la première fois, depuis le début de cette affaire, la mère d'Aurore Gros-Croissy fait le déplacement. Elle est accompagnée de Farid Dekhli président du collectif des victimes de détournements de médicaments et de stupéfiants qui soutient la famille rhodanienne
Ce dimanche 11 janvier à 14h30, la mère d'Aurore quitte Lyon, pour la première fois, depuis trois ans et demi que sa fille est
Les faits
L'étudiante, originaire de Saint-Romain-de-Popey dans le Rhône, avait été arrêtée le 19 août 2011 à l’aéroport de Port Louis sur l’Ile Maurice, alors qu'elle s'apprêtait à passer des vacances là-bas. Les douaniers avaient découvert dans ses bagages 1680 cachets de subutex, un traitement de substitution à l'héroïne vendu sous ordonnance en France mais strictement interdit à Maurice. Depuis, elle n’a eu de cesse de clamer son innocence, affirmant avoir été piégée par son ex-petit ami, jeune d’origine mauricienne et résidant en banlieue parisienne. Ce dernier aurait glissé dans les valises de la jeune femme, une boîte à biscuit, contenant la drogue. Un colis destiné à sa propre mère, qui comparaissait également aux côtés d'Aurore Gros-Coissy.
Une condamnation terrible pour la jeune femme et sa famille
Le 27 novembre dernier, plus de deux mois après le procès, la cour d’assises de Port-Louis avait rendu un verdict qui avait abasourdi la famille et les proches d’Aurore, déclarant la jeune fille coupable sans prononcé de peine.
A combien d’année de prison Aurore Gros-Coissy sera-t-elle condamnée? c’est tout l’enjeu de ce nouveau procès, et théoriquement le dernier, qui doit se tenir le mercredi 14 janvier dans la capitale mauricienne. La décision devrait être connue dans la foulée de l’audience, logiquement le lendemain, jeudi 9 janvier.
Pour mémoire, quatre autres Français et Françaises ont été condamnés à l'Ile Maurice, ces dernières années, à des peines allant de 15 à 20 ans de prison pour leur implication dans des trafics présumés de Subutex. Tous avaient plaidé coupable contrairement à Aurore qui est, à ce jour, la seule à avoir tenté de faire reconnaître son innocence.
Une famille désorientée
Jusqu’à présent les parents d’Aurore avaient préféré maintenir le contact avec leur fille par téléphone, et également par Skype (un rendez vous hebdomadaire sous surveillance depuis la prison pour femmes de Beau Bassin). La famille pensait qu'il lui était plus facile de garder le moral et la tête haute en conservant une distance physique. Mais pour elle ce pourrait être la dernière ligne droite. En effet, après consultation de toutes les parties et contrairement à ce qui était envisagé initialement, il a été décidé qu’Aurore ne fera pas appel, renonçant donc à être blanchie. Il parait à tous désormais plus «efficace» d’accepter une condamnation et travailler à un transfèrement rapide sur le sol français, ce à quoi s’attèleront donc sur place la mère d’Aurore et le président du collectif des victimes de détournements de médicaments et de stupéfiants.
Une parodie de procès
Farid Dekhli, le porte parole de l'organisation Victimes du Détournement de Médicaments et Stupéfiants dénonçait dans un communiqué daté du 3 décembre 2014 que " Après 39 mois de détention (dans des conditions inacceptables), un procès aux assises étalé sur 4 semaines, divisé en 11 sessions, avec l'audition de 21 témoins, uniquement à charges qui se sont totalement discrédités aux yeux du grand public ; Le juge dont c'est le seul dossier à "traiter", s'était engagé formellement à rendre un verdict pour le 31 octobre !
Aurore pensait voir le bout de ce tunnel infernal ce jour là mais c'est une répétition de la violation de ses droits fondamentaux qu'elle a observé imperturbable ! Son avocat mauricien a été informé quelques minutes avant l'audience, par le secrétaire du juge, que le verdict était "réservé" sans programmer de date !
Nous rappelons qu'Aurore n'a pu bénéficier d'une enquête et d'un procès équitable du fait d'une coopération policière et judiciaire inefficace ne permettant pas aux policiers et magistrats mauriciens de prendre en compte les témoignages clés et les preuves matérielles disponibles en France, pour l'innocenter et retracer les véritables auteurs de ces trafics de médicaments ! Même Interpol n'a pu agir à la demande de la police mauricienne !"
Huit français condamnés
Le consul de France nous informe que huit français, dont Aurore, sont actuellement détenus sur l'Ile Maurice, tous pour trafic de drogue (très majoritairement du Subutex), trois sont en attente de comparution devant la justice, quatre sont condamnés dont trois d'entre eux attendant leur transfèrement en France (l'obtention de ce transfèrement se fait au cas par cas, rien n'est sytématique) trois personnes ont obtenu leur retour sur le sol national depuis septembre 2014.