Invité du journal de France 3 Auvergne, lundi soir, François Morel a notamment regretté la critique politique au moment de la publication des caricatures de Mahomet. Ils "disaient qu'il ne fallait pas jeter de l'huile sur le feu. Plutôt que de critiquer l'huile, il fallait s'attaquer au feu."
A quelques minutes de monter sur la scène du théâtre de Cusset, lundi soir, François Morel a répondu aux questions de Pierre-Olivier Belle dans le journal de 19h de France 3 Auvergne. L'humoriste est de passage dans l'Allier pour deux soirées de représentation de son dernier spectacle: "La fin du monde est pour dimanche". C'est justement au lendemain d'un dimanche pas comme les autres qu'il a donné rendez-vous aux Cussetois.
Ce dimanche, c'était la fin du monde ?
Dimanche c'était un regain, un renouveau puisque les gens se sont rendu compte que finalement les notions de liberté, d'égalité, de fraternité qui devraient nous réunir et pour lesquelles on devrait combattre nous ont bien réunis. On s'est rendu compte que c'était des notions importantes et qui étaient insolemment défendues chaque semaine par les rédacteurs et dessinateurs de Charlie Hebdo.
Cabu et Charb avaient participé à un de vos spectacles, c'était en octobre dernier à Chalons-en-Champagne…Vous pourriez, vous-même, participé à la rédaction de Charlie Hebdo ?
Non, je ne suis pas forcément un journaliste pour Charlie Hebdo. Ce que j'ai juste dit, c'est qu'il fallait qu'il continue à vivre. Le numéro de mercredi va être facilement fait, j'imagine, parce que tout le monde se mobilise mais il y aura les semaines suivante et, peut-être, vont-ils avoir besoin d'articles. Et, si ils ont besoin, mais serai-je à la hauteur, je suis d'accord pour y participer pour que Charlie Hebdo continue à vivre, tout simplement. C'est une parole importante.
Les artistes ont-ils un rôle particulier à jouer dans cette lutte contre l'obscurantisme et contre toutes formes de fanatisme ?Il y a deux ans, quand ils avaient diffusé ces caricatures de Mahomet, beaucoup de responsables politiques, à ce moment-là, disaient qu'il ne fallait pas jeter de l'huile sur le feu. Plutôt que de critiquer l'huile, il fallait s'attaquer au feu.
Je pense, oui. Les artistes, et notamment ceux de Charlie Hebdo, ont tenu leur rôle pendant des années et il a fallu tous ces morts pour qu'on se mobilise. Il y a deux ans, quand ils avaient diffusé ces caricatures de Mahomet, beaucoup de responsables politiques, à ce moment-là, disaient qu'il ne fallait pas jeter de l'huile sur le feu. Plutôt que de critiquer l'huile, il fallait s'attaquer au feu.
On vous entendra encore le vendredi sur France Inter, mais il n'y aura plus Bernard Maris…
C'est une tristesse infinie. Ce sont des amis, des paroles importantes, qui viennent de disparaître. Que dire, à part notre rage et nos larmes…
François Morel, proche de Cabu et Charb, est l... par France3Auvergne