Avec 632 cas pour 100.000 habitants recensés la semaine dernière, l'Auvergne dépasse largement le seuil épidémique (à 177 cas pour 100.000). Elle est la 3e région la plus touchée par la grippe, après le Limousin et la Picardie.
L'épidémie de grippe saisonnière est en plein essor en France. Entre le 19 et le 25 janvier, le nombre de nouveaux cas a doublé en France : il a été estimé à 303.000, contre 149.000 pour la période du 12 au 18 janvier. Et le virus devrait continuer de se propager, selon le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm.
Les taux d'incidence les plus élevés ont été observés en Limousin, avec 1688 cas pour 100.000 habitants, en Picardie (761) et en Auvergne, avec 632 cas pour 100.000 habitants.
L'épidémie pourrait durer environ 6 semaines avec un pic attendu d'ici à trois ou quatre semaines, selon Isabelle Bonmarin, chargée de la surveillance de la grippe à l'Institut de Veille Sanitaire.
Selon l'InVS, le vaccin "reste le meilleur outil de prévention". Cette année, la grippe est principalement due au virus A, un virus "qui se diffuse assez largement, avec une incubation très courte, de moins de 48 heures", a expliqué ce vendredi sur France Bleu Pays d'Auvergne le Pr Henri Laurichesse, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Clermont-Ferrand.
La souche grippale A (H3N2), qui est celle la plus fréquemment observée cette saison, est toutefois un peu différente de celle présente dans le vaccin. Et la protection cette année n'est donc pas optimale.
"On peut considérer qu'une fois sur 3 ou sur 4, le risque pour un vacciné d'être infecté par un virus contre lequel il n'est pas protégé existe. La virulence naturelle du virus et le fait qu'il soit un tout petit peu en décalage avec le vaccin, tout ceci concourt à une épidémie qui (...) va monter très vite et puis, j'espère, va s'éteindre assez rapidement avec les vacances scolaires", estime le Pr Laurichesse.
Autre facteur pouvant expliquer l'ampleur du phénomène : une partie des personnes pour lesquelles la vaccination est recommandée et remboursée (personnes âgées, ayant des maladies chroniques, femmes enceintes...) n'aurait pas procédé justement à cette vaccination, selon le Pr Laurichesse.
Des mesures d'hygiène simples comme la limitation des contacts, se laver les mains,se couvrir la bouche et le nez quand on tousse ou utiliser des mouchoirs en papier à usage unique contribuent à limiter la transmission de la grippe.