Depuis mardi, le préfet de région a renforcé le plan "grand froid" en Auvergne, où les températures sont tombées très bas : -24°C ressentis par exemple dans le Sancy... Pour les sans-abri, une extension des maraudes a été décidée et un gymnase ouvert jeudi à Aubière, dans le Puy-de-Dôme.
Transformé en quelques heures jeudi par les bénévoles de la Croix-Rouge, le complexe sportif d'Aubière (Puy-de-Dôme) et son gymnase ont pris des allures de camp d'urgence. Avec ces températures glaciales, il a fallu prendre des dispositions exceptionnelles. "Nous avons 273 à 277 places ouvertes toute l'année et pour le dispositif hivernal nous avons pu ouvrir 25 places supplémentaires, sur deux sites", explique Danièle Mazel, de la Direction départementale de la Cohésion Sociale du Puy-de-Dôme. La réquisition du gymnase a permis d'accueillir une quarantaine de sans-abri en plus, majoritairement des familles, dans la nuit de jeudi à vendredi.
On leur a fourni un lit, un duvet chacun et pour les enfants une couverture en plus. (Gérard Montmasson, président départemental de la Croix Rouge 63)
Le centre d'accueil d'urgence d'Aubière est ouvert 24h sur 24 jusqu'au début de la semaine prochaine. Mais la réquisition sera prolongée si les températures continuent d'être glaciales...
L'hébergement d'urgence ne répond pas à toutes les situations
Toutes les personnes sans domicile ne souhaitent pas passer la nuit en hébergement collectif... C'est le cas de Bruno, installé par moins 3 degrés sous le porche d'un immeuble : "Moi, je ne veux pas dormir à plusieurs, je vois du monde toute la journée dans la rue, je fais la manche toute la journée... au bout d'un moment j'ai besoin de mon intimité !" Un peu plus loin, dans une friche industrielle balayée par le vent et la neige, Apache tient le même discours alors qu'il s'apprête à dormir sous une tente. Il dit s'être préparé au froid.J'ai des couvertures, j'ai un grand duvet militaire... avec mon chien à l'intérieur, une fois que tout est fermé, ça chauffe! (Apache, sans domicile fixe)
Par ailleurs, "on a beaucoup de personnes qui ne sont pas visibles mais qui sont hébergées dans des squats sans électricité, sans eau chaude, sans chauffage", regrette Audrey Demonet, du Collectif pauvreté et précarité 63. "On a des personnes qui ont leur logement et qui n'ont pas de chauffage à l'intérieur...", ajoute cette éducatrice spécialisée.
Pour évoquer plus en profondeur ce sujet, le directeur du Collectif pauvreté précarité 63 était l'invité du 12/13 de France 3 Auvergne, ce vendredi 6 février.