Rhône-Alpes est la troisième région la plus riche de France en termes de revenus des ménages, mais les inégalités se sont creusées en raison de la crise, selon une étude de l'Insee publiée jeudi 5 février.
"En 2011, la moitié des Rhônalpins vit dans un ménage qui déclare plus de 20.100 euros de revenus par unité de consommation", indique l'institut dans son document qui couvre la période 2007-2011. Un chiffre supérieur de 900 euros au revenu fiscal médian observé en France métropolitaine, qui situe la région au 3e rang national, derrière l'Île-de-France et l'Alsace.Malgré la crise, le revenu médian régional a progressé de 3,6%, contre 3% en moyenne sur l'ensemble du territoire, selon l'institut qui impute le phénomène à une "meilleure résistance de l'emploi rhônalpin" sur la période considérée. Mais cette hausse a été "moins rapide" qu'entre 2003 et 2007 (+6,1%) en raison des "difficultés économiques survenues en 2008", qui ont contribué "à creuser les inégalités".
Le revenu maximal des 10% de ménages les moins aisés a ainsi reculé de 0,5%, contre une progression de 7,1% sur la période 2003-2007, tandis que le seuil des 10% les plus favorisés a augmenté de 5,2% contre une progression moyenne nationale de 2,7%, détaille l'étude. Dans le même temps, les revenus ont été plus élevés dans les grandes villes et leur périphérie et, à l'inverse, plus faibles dans les zones les plus éloignées des centres économiques.
En 2011, dans les grandes aires urbaines de la région qui concentrent 83,1% de la population, le revenu médian est de 20.400 euros par unité de consommation, "soit respectivement 1.700, 2.200 et 2.900 euros de plus" que celui déclaré par les habitants des moyennes et petites aires, ainsi que ceux des communes.
Ainsi l'aire urbaine de Grenoble a tenu la 9e place parmi les 200 plus grandes aires françaises avec un revenu médian de 21.200 euros, devant Lyon (16e avec 20.600 euros) et Saint-Etienne (132e avec 18.200 euros).
Dans les banlieues de Rhône-Alpes, le niveau de ressources déclaré est au contraire inférieur de 20% à la moyenne nationale de ces quartiers (5.700 euros contre 7.100 euros).