L'ancien ministre UMP Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, a dénoncé lundi ce qu'il appelle "l'entre-soi" entre le PS qui "fait monter le Front National" et "le FN qui fait gagner le PS", après la courte victoire du socialiste Frédéric Barbier dans le Doubs. Mais à l'UMP, les avis divergent.
"Le PS fait monter le Front National et le Front National fait gagner le PS. C'est ce que l'on appelle de l'entre-soi", a déclaré M. Hortefeux sur LCI et Radio Classique. "L'UMP prend acte de l'élection d'un député socialiste", Frédéric Barbier, qui a battu la candidate FN d'une courte tête dimanche au second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs. Le candidat UMP, lui, avait été éliminé au premier tour.Mais "ce résultat est un résultat en trompe-l'oeil pour le PS: au premier tour, le candidat PS a reculé de 12%, c'est en réalité une Berezina". Et au second tour, le candidat PS "fait 4.000 voix de moins que Pierre Moscovici alors qu'il était en triangulaire" en 2012, a observé l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy. "En même temps, le FN fait un score important. Je rappelle que ceux qui étaient pour le front républicain, ça ne pèse pas énormément" alors que "le vote blanc a été multiplié par trois", a poursuivi M. Hortefeux.
Le Conseil National de l'UMP : "une démonstration de force et d'unité" pour Brice Hortefeux
Après son élimination au premier tour, l'UMP s'est divisée sur l'attitude à adopter devant ce duel FN-PS entre ceux ayant opté pour un vote PS (Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet) finalement mis en minorité par les tenants du vote blanc ou de l'abstention.
Le Conseil national de l'UMP qui s'est tenu samedi a été "une démonstration de force, d'unité et de rassemblement", a assuré M. Hortefeux. "J'ai rarement vu dans ma vie publique un Conseil national dans lequel on a autant réfléchi, dans lequel on a autant abordé de sujets essentiels, dans lequel on a été aussi respectueux".
Alain Juppé hué
L'ancien Premier ministre Alain Juppé a cependant essuyé des huées lorsqu'il y a évoqué la nécessité d'une union avec le MoDem et l'UDI pour réussir l'alternance en 2017. Et les réactions en ce lundi 9 février d'autres ténors de l'UMP prouvent les dissensions accrues qui subsistent ou se creusent au sein du parti.
Invité sur RTL lundi matin, Bruno Le Maire a souhaité que l'élection serve d'"électrochoc pour l'UMP". "Nous n'avons pas fait le travail qu'attendaient les Français", a reconnu le député UMP de l'Eure, déplorant le manque de "combativité" de son parti.
La législative du #Doubs doit servir d’électrochoc pour l’#UMP ! http://t.co/kYPAt2mz8M pic.twitter.com/f6ktylyUi4
— Bruno Le Maire (@Bruno_LeMaire) 9 Février 2015
Le député UMP Edouard Philippe, proche d'Alain Juppé, a quand à lui répété sur France Inter que la stratégie ni FN-ni PS prônée par l'UMP, "ne peut pas gagner". Il appelait de nouveau à une alliance marquée avec le centre. "Dans notre pays, la droite ne gagne jamais sans le centre. (…) Il est totalement inouï d'imaginer qu'on puisse gagner et gouverner, sans le centre", a-t-il déclaré, en écho à la stratégie de M. Juppé.