"Mais où sont les ONG?", demande un rescapé du séisme au Népal

Après quatre nuits passées à dormir dehors avec ses deux jeunes enfants et des heures d'attente sous le soleil dans l'espoir de monter dans un bus pour quitter la capitale du Népal dévastée, les nerfs de Rajana lâchent.

"On nous laisse mourir de faim dans le froid et tout ce que réussit le gouvernement est de nous faire attendre dans cette queue. Pourquoi est-il si lent?" se demande-t-elle en attendant avec des milliers d'autres Népalais un bus pour regagner son village. "J'entends les informations disant que tous les gouvernements et les ONG sont là mais où sont-ils? Notre gouvernement est totalement absent. Il n'a même pas réussi à nous donner de l'eau, sans même parler d'un abri", ajoute-t-elle.

Une grande partie de Katmandou a été réduite en ruines par le séisme de magnitude 7,8 de samedi qui a tué plus de 5.000 personnes au Népal. D'immenses files d'attentes se sont formées dans la nuit près de la gare routière après que le gouvernement a annoncé qu'il offrirait un service de bus gratuit pour emmener les habitants de la capitale, effrayés et sans toit, dans leur village.

La population de Katmandou a fortement augmenté ces dernières années mais nombre de ses habitants considèrent toujours leur village comme chez eux et rêvent d'y rentrer.

"Nous vivons sous tente depuis le séisme et c'est une situation très difficile", dit  Humpasad Pokharel, enseignant de 35 ans qui attend avec sa femme, sa fille de six ans et leur bébé. "Les maladies commencent à se développer et mes enfants n'ont pas d'eau potable à boire", ajoute-t-il.

Plus en sécurité au village

Leur maison à Katmandou est toujours debout mais celle d'à côté s'est écroulée, tuant ses cinq occupants. "Ils seront plus en sécurité au village", dit-il en montrant sa famille qui attend depuis l'aube.

Etudiant, Santosh Pandey attend à un bout de la file d'attente avec sa grand-mère de 75 ans qui lui a demandé de quitter la capitale. "Elle ne se sent plus en sécurité ici", dit-il, alors que la police anti-émeute armée de bâtons entoure un groupe d'hommes en colère contre l'absence de bus. "Quand le séisme est survenu, j'ai dû la prendre sur mon dos et l'emmener en dehors de la maison. C'était vraiment effrayant".

"A la télévision, ils parlaient de 500 bus aujourd'hui, alors on est venu mais aucun n'est arrivé pour l'instant. Je ne sais pas ce qui va se passer".

Des files de gens transportant de petites valises et des couvertures, certains avec un bébé dans les bras, attendent autour du bâtiment du parlement dans le centre de Katmandou. Certains semblent être résignés à une longue attente mais la frustration monte avec les heures qui passent et un groupe de jeunes gens débarque dans une rue en criant des slogans contre le gouvernement.

Ils commencent à s'en prendre à des voitures, les forçant à quitter la route et effrayant leurs passagers. "Les gens sont très en colère", dit Bikash Niraula, comptable de 25 ans. "Le gouvernement est faible et ne fait rien pour nous aider".
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