Pierre Gattaz était au Puy-en-Velay ce mercredi à l’invitation du MEDEF de Haute-Loire. Le « patron des patrons » a une nouvelle fois plaidé pour un assouplissement du code du travail avant de visiter l’entreprise Pagès, fleuron du tissu industriel local.
C’est en ces termes que le président national du Medef s’est exprimé devant des chefs d’entreprises et élus de Haute-Loire réunis au Conseil départemental au Puy-en-Velay.« Les chefs d’entreprise sont des héros de la Nation, les héros des temps modernes. Ils peuvent créer de l’emploi. Mais tant qu’ils auront peur, ça ne marchera pas ! ».
Interrogé sur les mauvais chiffres du chômage pour le mois de mars (15 400 nouveaux demandeurs d’emploi de catégorie A en un mois, la barre des 3,5 millions franchie en France), le président du syndicat patronal a répondu :
« Il faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort, faire confiance aux entrepreneurs et aux entreprises. Il ne faut pas politiser ce débat. Selon un sondage à la demande du MEDEF, cette semaine, 70% des patrons français ont peur d’embaucher. Le coût du travail est trop cher, il y a aussi le manque de visibilité mais surtout la rigidité du code du travail et la difficulté pour rompre un contrat de travail. Le Gouvernement doit prendre des mesures rapidement pour libérer l’embauche ».
Pierre Gattaz a comparé le code du travail français et ses 3500 pages et le code suisse, 60 pages, dans un pays où le chômage se limite à 3%, pour réclamer l’assouplissement de la législation du travail et la baisse de la fiscalité des entreprises dans notre pays.
Pour lui, les accords d’entreprises doivent être prépondérants et il est favorable au contrat de travail unique mais souple, évidemment pas à la généralisation du CDI (Contrat à Durée Indéterminée) !
Le patron du MEDEF a rappelé l’objectif des entrepreneurs de créer un million d’emplois d’ici 5 ans si le gouvernement « lève les freins » :
«Il y a des opportunités dans le tourisme, 100 000 emplois si on permet le travail le dimanche et après 21 heures ; il y a des perspectives équivalentes si on libère le bâtiment ; si on développe l’apprentissage, on peut créer 100 à 200 000 emplois, il y a aussi des perspectives dans les services à la personne. Les propositions sont sur la table, il faut juste avoir le courage politique ».
Dans l’après-midi, Pierre Gattaz, accompagné de patrons de Haute-Loire, a visité la société Pagès, dans la banlieue du Puy à Espaly-Saint-Marcel, la dernière entreprise industrielle qui conditionne du thé et des infusions en France.
Cette société, créée en 1859, emploie une centaine de salariés.
Son dirigeant partage le diagnostic du président du Medef en matière de lourdeurs administratives, mais il se dit aussi victime de la pression de la grande distribution, avec qui il réalise la principale partie de son chiffre d’affaires.
Selon Olivier Thébaud, directeur de Pagès, la France n’a pas bonne image :
« Nous avons des usines dans 3 pays européens pour livrer une vingtaine de pays. Pour nous développer, aujourd’hui, ce n’est pas la France qui sera privilégiée car la France fait peur ! J’ai des actionnaires qui me disent de façon dépitée : that’s France ! c’est la France en haussant les épaules ! ».
Pierre Gattaz a bien insisté tout au long de cette journée en Auvergne :
« L’entreprise n’est ni à droite, ni à gauche », mais il a été clair :
« Arrêtons d’apporter des réponses sociales au chômage, apportons des réponses économiques au chômage et ça marchera ! »