Le revenu des éleveurs se dégrade sur le long terme et leur colère monte depuis longtemps. Comme dans plusieurs régions françaises, les éleveurs Auvergnats qui ont pu délaisser une matinée leur exploitation se retrouvent devant un abattoir du groupe Bigard, leader national du marché de la viande.
Ils sont peu nombreux devant l'abattoir de Villefranche d'Allier, avec le beau temps, beaucoup d'éleveurs ont dû rester travailler dans leurs exploitations. Ils ont bloqué un camion mais la direction de l'abattoir avait pris les devants et il n'y a pas d'autres livraisons de carcasses prévues pour l'instant.
Les éleveurs ne savent plus comment s’en sortir, le cours de la viande est trop bas en France et leurs revenus baissent : le revenu annuel moyen d’un éleveur ne dépasse pas les quatorze à quinze mille euros.
Les aides européennes diminuent depuis cinq ans, la main d’œuvre française est chère, il manque de cinquante à soixante centimes d’euros par kilo de carcasse vendu en France pour être compétitif avec l’Allemagne ou l’Italie.
Frédéric Blanchonnet, vice-président de la FNSEA 03 : le prix de la carcasse donné aux éleveurs est déconnecté des coûts de production. Entre l’éleveur et le consommateur, la marge est démesurée…
L’augmentation du prix au kilo de carcasse aurait peu ou pas d’influence sur le prix du kilo de viande pour le consommateur. Les éleveurs demandent donc au gouvernement d’organiser des tables rondes avec l’aval de la filière, grande distribution et abattoirs : le seul qui ne regarde pas les marges, c’est l’éleveur... confirme Frédéric Blanchonnet.
Et de mettre en garde contre certaines situations dramatiques : un éleveur de l’Orne de 49 ans vient d’entamer une grève de la faim.
Une première réunion a eu lieu lundi entre le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll et des représentants de la Fédération nationale bovine. Le ministre a promis des aides. Les éleveurs eux, veulent une remise à plat du fonctionnement de la filière bovine.