Le groupe ardéchois Faréva s’apprête à reprendre les laboratoires MSD Chibret et les 130 emplois du site de Haute-Loire.
Il devrait produire sur place des molécules chimiques pour les médicaments contre le cancer.
En septembre 2013, c’était le coup de massue : les laboratoires pharmaceutiques MSD Chibret annonçaient un plan de sauvegarde pour l’emploi se traduisant par des départs volontaires et leur volonté de se séparer du site de La Vallée à Saint-Germain-Laprade.
Motifs : la concurrence des génériques sur le Losartan, un médicament contre l’hypertension, la principale production de l’usine de Haute-Loire, mais aussi une baisse générale de volumes et l’impossibilité pour le groupe international de transférer sur ce site d’autres productions industrielles.
A l’époque, il y avait 175 salariés sur place…
Un an et demi plus tard, ils ne sont plus que 130 environ et avec le printemps, un repreneur est arrivé !
Ils étaient quatre sur les rangs à avoir visité l’entreprise et fait des propositions.
Mais c’est finalement avec un groupe voisin, le groupe ardéchois Faréva que la transaction devrait se conclure.
La mise en relation a été naturelle, du fait des liens industriels existants depuis quelques années entre les deux entreprises.
Ce jeudi, Bernard Fraisse, le pdg de Faréva, est venu à la rencontre des salariés de Haute-Loire pour leur présenter son projet.
Investissements et sauvegarde des 130 emplois
Faréva est un « façonnier », un sous-traitant qui travaille avec de grands groupes internationaux dans le domaine de la pharmacie où il réalise 45% de son chiffre d’affaires, mais aussi dans la cosmétique et les produits ménagers.
L’entreprise familiale créée au début des années 80, a d’abord grandi en interne avant de racheter des usines à tour de bras en France et dans le monde.
Aujourd’hui, le groupe représente 10 000 emplois.
Il travaille avec 8 des 10 plus grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux.
Devant les salariés, le patron de Faréva a promis de conserver l’ensemble des effectifs et d’investir sur le site altiligérien pour faire plusieurs nouveaux produits dans les trois prochaines années.
« Il y a un véritable projet industriel, avec des investissements pour la construction d’un nouveau bâtiment pour produire des molécules destinées aux médicaments anti cancéreux, ce secteur est très porteur », précise Viviane Massonneau, actuelle présidente des laboratoires MSD-Chibret et directrice du site, qui devrait conserver ses fonctions.
Un accord sera conclu pour une période de transition de 5 ans durant laquelle MSD deviendra le client de Faréva en lui déléguant la fabrication de principes actifs pour médicaments déjà présents sur le site.
Après la rencontre avec leur futur patron, les salariés se sont montrés plutôt rassurés, satisfaits d’avoir trouvé un repreneur et confiants pour l’avenir de leur entreprise.
Pour le délégué Force Ouvrière, Lionel Mouilhade, « C’est une bonne nouvelle, mais il faut voir si les engagements seront respectés à moyen terme et si le personnel conservera les mêmes conditions sociales sachant que l’on est sur un site de chimie fine classé Seveso II en raison des risques liés aux productions ».
L’accord de cession, déjà présenté aux instances du personnel, devrait se conclure avant la fin de l’année.