Abus sexuels présumés à Saint-Etienne: une quatrième victime met en cause un entraîneur de gymnastique

La parole se libère jour après jour au sujet d'un ancien entraîneur bénévole du pôle France de gymnastique de Saint-Etienne (Loire), accusé par plusieurs femmes d'agression sexuelle. Nous avons recueillis les paroles d'une nouvelle victime présumée, pour des faits qui remontent à 1982.

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Elle s'appelle Raphaèle, et elle est la 4e victime présumée à témoigner, accusant un ancien entraîneur bénévole du Pôle France de Gymnastique Féminine de Saint-Étienne. Avant elle, trois autres femmes ont porté les mêmes accusations contre le prédateur présumé. Pour la justice, les faits sont prescrits alors que la douleur persiste pour les victimes. 

Avant elle, Caroline Jacquey, Morgane André et Juliette Drahi, toutes les trois anciennes gymnastes, ont raconté elles-aussi leur calvaire et leur emprise. 

"Il a fermé la porte"

En 1982, Raphaèle était une jeune gymnaste de 10 ans. A la fin d'un entraînement, "on est rentrées dans les vestiaires pour se changer. Il est rentré tout de suite derrière nous. Il a fermé la porte, et nous a demandé de nous déshabiller, toutes les quatre. Et après il nous a fait passer l'une après l'autre entre ses mains, en demandant aux autres de regarder."

"C'est un adulte qui est au-dessus de nous"

Pour cette victime, la figure, l'autorité de l'entraîneur sur un enfant est importante : "Comme c'est un adulte qui est au-dessus de nous, qui est notre entraîneur, qui est normalement irréprochable, c'est lui qu'on doit écouter. On se dit: s'il a fait quelque chose comme ça, ça vient de nous. On avait dans un coin de notre tête de toute manière, qu'on ne nous croirait pas."

"Rendre justice à la petite fille que j'étais"

Raphaèle est devenue professeure d'EPS. Aujourd'hui mariée avec 2 enfants, et bientôt grand-mère, elle parle aujourd'hui pour elle et pour toutes les autres victimes. La colère est intacte, 38 ans après les faits. "J'ai essayé d'enterrer ça quelque part. Ça ressurgit quand on a les premières rencontres avec des garçons, et qu'on se rend compte qu'il y a des choses qu'ils ne peuvent pas faire. Pour moi c'est important de témoigner, pour rendre justice à la petite fille que j'étais, qui n'a pas trouvé les mots, et pour mes enfants, et pour dire la vérité."

Contacté par le journal L'Equipe, le mis en cause a nié toutes les accusations de viol et d'agressions sexuelles. Mais Raphaèle ne refuserait pas de le rencontrer: "J'aimerais bien le voir. J'en ai rêvé très longtemps. C'est pas pour être gentille." Elle voudrait lui demander: "Comment tu peux dormir la nuit? Comment tu fais pour te regarder dans une glace?"  

Le Pôle France de Gymnastique Féminine de Saint-Étienne est un centre d’entrainement de Haut-Niveau labellisé, sous l’autorité du Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports, et de la Fédération Française de Gymnastique. Le Pôle accueille toujours aujourd'hui des jeunes gymnastes dont l’ambition est de pratiquer la Gymnastique Féminine de Haut-Niveau. 

En avril 2020, les trois premières victimes présumées auraient signalé les faits à la Fédération Française de Gymnastique. Le parquet de Saint-Étienne a classé l'affaire en raison de la prescription. Une enquête administrative aurait été ouverte.

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