La Ville de Grenoble a fait le choix de donner la priorité d'accès aux crèches aux "enfants pauvres" depuis 2006. Aujourd'hui, ils représentent près de 30% des effectifs. Un modèle qui va être développé en France.
Pour lutter contre la pauvreté, le nombre d'enfants issus de familles pauvres accueillis dans les crèches devra désormais atteindre un minimum de 10%, a récemment annoncé Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre en fait même une des priorités de son plan quinquennal de lutte contre la pauvreté.
Un 'quota' qui lui a été inspiré par Grenoble où l'on aime à le rappeler : "nous sommes ainsi parvenus à ce que ces enfants soient autant présents dans les crèches que dans la sociologie grenobloise, soit près de 30%".
En décidant de donner la priorité aux enfants des familles vivant sous le seuil de pauvreté, la ville de Grenoble estime avoir mis en place "un vrai service public de la petite enfance". Toujours selon la municipalité, "cet accès est d'autant plus important qu'il est bon pour le développement de l'enfant, en particulier fragile au plan social". Il permet également d'accompagner certains parents. Un enfant ainsi pris en charge peut, par exemple, accéder à la culture en allant voir des expos, des spectacles ou même en allant tout simplement à la bibliothèque, chose qu'il ne fera pas avec ses parents.
La pauvreté touche un enfant sur cinq en France
Développer l'accès des enfants de familles en situation de précarité à des modes d'accueil collectif était l'une des principales préconisations du groupe de travail consacré à l'enfance qui, en décembre, avait planché sur les moyens d'endiguer la pauvreté.
Le rapport de ce groupe suggérait de prévoir l'accueil en établissement collectif d'ici à 2022 d'un enfant sur 4 de moins de 3 ans (aujourd'hui 15%) et de réserver 20% des places aux enfants vivant sous le seuil de pauvreté.