Invitée du journal du 12/13 heures sur France 3 ce dimanche 3 mai, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a souligné "les nombreuses défaillances" dans les récentes affaires de pédophilie en milieu scolaire. "La situation ne peut rester telle quelle" a-t-elle ajouté.
Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira avaient évoqué en avril la possibilité d'inscrire dans la loi l'obligation pour la justice d'informer l'Education de la condamnation de professeurs pour faits graves. Pour le moment, cette obligation est signalée dans une circulaire mais celle-ci n'est pas toujours appliquée.
Autre piste alors évoquée, la vérification à intervalles réguliers des casiers judiciaires des enseignants. Pour le moment, ils ne sont consultés qu'au moment de l'embauche.
Dimanche sur France 3, Najat Vallaud Belkacem a été interrogée sur la nécessité ou pas d'une loi pour rendre obligatoire la transmission de certains dossiers d'enseignants condamnés dans des affaires de pédophilie. "Indéniablement la situation ne peut pas rester telle qu'on la connaît aujourd'hui puisque les défaillances se sont avérées nombreuses", a-t-elle simplement répondu.
La polémique a enflé avec l'affaire de Villefontaine en mars, lorsque le directeur d'une école a été mis en examen en mars pour des faits présumés de viol de onze élèves, commis entre décembre et mars alors qu'il avait été condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques (un jugement dont l'Education nationale n'avait pas été informée).
Après cette affaire, plusieurs cas de professeurs condamnés dans le passé ont été signalés à l'Éducation nationale, qui a vérifié auprès de la Justice si ces informations étaient avérées. Un professeur de sport dans un collège d'Orgères (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, a ainsi été suspendu en avril.
Lundi les conclusions de l'enquête administrative sur l'affaire de Villefontaine vont être rendues. Les deux ministres sont attendues, ce sont elles qui rendront compte des investigations auprès des familles puis de la presse.