Pour ce confinement, les marchés restent ouverts mais le nombre de stands est souvent limité. Certains producteurs fermiers se retrouvent donc sans lieu de vente. Dans le département de l'Ain, des marchés "parallèles" ont vu le jour. C'était le cas ce dimanche 8 novembre à Péronnas.
Lors du 1er confinement, alors que les marchés fermaient les uns après les autres, l'association "Picorez dans l'Ain" avait décidé de lancer des rendez-vous fermiers. Ces promoteurs de la gastronomie locale n'ont jamais arrêté depuis, avec des événements organisés un peu partout dans le département.
Le reconfinement donne un nouveau sens à ces ventes en plein air, qui deviennent peu à peu des marchés de "refusés". On y croise en effet des producteurs qui ne sont plus acceptés ailleurs ou qui vendaient aux restaurateurs et ont brutalement perdu leurs principaux débouchés.
Ce dimanche matin, pour leur donner un coup de pouce, un marché paysan était organisé à côté de la mairie de Péronnas.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
Privée de marché
"On m'a carrément dit de partir alors que j'étais en train de monter mon stand. Je n'ai eu droit à aucune justification, ça fait vraiment mal après 10 ans de présence !", lance Patricia Hyvernat, la gorge serrée. Les dernières mesures sanitaires imposées sur le marché de Bourg-en-Bresse ont engendré une réduction du nombre de vendeurs. Seuls les "titulaires" peuvent prétendre à un emplacement. La paysanne boulangère a donc été "virée", mercredi dernier."J'avais des clients qui avaient réservé leur pain, j'ai voulu leur donner et des policiers municipaux m'ont menacé d'une amende pour vente à la sauvette. C'est fou !", raconte encore la commerçante qui a finalement fait don de sa production aux soignants du Centre hospitalier bressan. Une pétition a depuis été lancée pour faire entendre raison à la Ville.
Ce dimanche, Patricia a quand même retrouvé le sourire. En participant au marché de Péronnas, elle a renoué le lien avec sa clientèle et a même trouvé de nouveaux adeptes.