Un collectif de riverains aimerait bien tuer le projet dans l'oeuf! Sauf que le permis de construire a été accordé: un poulailler industriel devrait être installé au coeur de la Dombes. A Chalamont, des habitants s'inquiètent des nuisances à venir, et veulent lutter contre la malbouffe.
"J'imagine que des bactéries vont être poussées vers l'extérieur. Et l'extérieur, c'est ici." A 150m de la maison de Christian Lamara, il y aura bientôt un bâtiment de 1.800m2 qui abritera près de 40.000 poulets. Cet habitant de Chalamont, dans l'Ain, fait partie du collectif qui s'est monté pour dénoncer le projet d'installation de poulailler industriel.Les poulets y seront élevés en 35 jours, "chacun aura un espace grand comme une feuille de papier A4". L'idée est insupportable pour ces voisins qui s'inquiétent de cet élevage intensif. Une pétition a été lancée sur internet, recueillant plus de 50.000 signatures à ce jour. Mais voilà, le maire de la commune a accordé le permis de construire, pour la simple et bonne raison, que le dossier présenté par un jeune agriculteur, respecte la réglementation.
A la mi-octobre, un comité doit encore examiner le dossier en Préfecture. Et le collectif maintient le bras-de-fer. Un autre de ses membres, Sylvie Legendre, souhaite porter le combat encore plus loin: "lutter contre la malbouffe, qui se fait au détriment de la santé, de l'environnement et de la sécurité sanitaire de la population."
Le jeune agriculteur, porteur de ce projet de poulailler industriel, n'a pas souhaité s'exprimer.
Reportage Franck Grassaud et Eric Debief
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Un poulailler industriel est en projet au coeur de la Dombes. Les riverains du site s'y opposent et combattent aussi "la malbouffe" qu'entraîne ce type d'élevage.
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©France 3
Dans un communiqué de presse transmis ce mercredi 4 octobre, la Confédération paysanne de l'Ain estime que ce projet de poulailler industriel est "un affront au bon sens", alors que le territoire de la Dombes faisait l’objet, il y a quelques mois encore, d’une dynamique de labellisation en Parc Natural Régional en raison de l’exception de ses paysages, de ses étangs et de la diversité de ses activités agricoles fermières". Le syndicat qui défend une agriculture paysanne pose cette question: "Comment un territoire comme l’Ain, capable de mettre en valeur les productions fermières de plein air, l’élevage en agriculture biologique ou encore son fleuron, la volaille de Bresse, peut-il être à ce point schizophrène en permettant à des élevages industriels de continuer à s’implanter ?"