Dans l'Ain, la lutte contre le ragondin s'intensifie. Arrivée au milieu des années 80 dans ce département, la bête d'Amérique du Sud fait pas mal de dégâts dans les cultures. Le Conseil départemental verse désormais 3 euros par queue aux piégeurs.
Lorsque le président de l'Association Départementale des Piégeurs et Gardes de l'Ain a annoncé la nouvelle à ses adhérents, on a senti un soulagement dans l'assemblée. Cela faisait plus de 3 ans que les piégeurs demandaient une revalorisation de leur "prime à la queue". Le Département versait 2 euros, il en versera 3 dorénavant. De quoi payer le carburant de ces quelque 800 bénévoles, -des chasseurs ou des retraités, ou les deux-, et de leur permettre d'acheter des pièges.
La Fédération de la Chasse est, elle, chargée de récupérer les queues qui servent de preuve.
Chez les piégeurs, les congélateurs sont donc plein de queues (!), car le ramassage n'a pas lieu tous les jours, évidemment. Et c'est ainsi que l'on sait qu'en moyenne 15.000 ragondins sont tués chaque année dans le département.
Un animal américain envahissant
C'est 1985 qu'un premier ragondin a été tué par une voiture dans l'Ain. Depuis, il s'est installé, occasionnant des dégâts importants dans les cultures.Le ragondin avait été introduit sur le territoire français au 19e siècle pour sa fourrure. Les élevages ont perduré jusqu'à ce qu'à ce que la mode passe. Dès lors, les animaux ont été massivement relâchés dans la nature où ils se sont adaptés et se sont multipliés. Au point de faire partie des plus gros nuisibles.
Il s'attaque non seulement aux cultures mais aussi aux berges des cours d'eau, qui s'effondrent. Il véhicule également la leptospirose, une maladie transmissible à l'homme, qui engendre des troubles hépatiques et rénaux graves.
Reportage Franck Grassaud et Benjamin Métral
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