Attaque à la préfecture de police de Paris : les policiers de l'Ain toujours plus vigilants

Une semaine après l’attaque perpétrée par Mickaël Harpon à la préfecture de police de Paris, les policiers nationaux de Bourg-en-Bresse et Oyonnax ont suivi une formation spéciale, jeudi 10 octobre. 
 

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Comment se comporter en cas d’attaque terroriste au sein d’une préfecture de police ou d’un commissariat ? Comment réagir lorsque l’assaillant est un collègue ? Paradoxalement, les réponses à ces questions ne semblent pas si évidentes pour les policiers et les personnels administratifs des commissariats de Bourg-en-Bresse et Oyonnax.
 

"Les forces de l’ordre sont formées pour réagir à une menace extérieure, explique Yves Cellier, commissaire à Bourg-en-Bresse et directeur départemental de la sécurité publique. Ce qui est arrivé à Paris peut arriver n’importe où, y compris ici. Nous devons donc anticiper et sensibiliser nos équipes. Le plus important, c’est de lutter contre l’effet de sidération."

 

Une formation du référent sûreté

Au troisième étage du commissariat de Bourg, la formation d'une heure, suivie par visioconférence jusqu’à Oyonnax, se déroule sous l’œil curieux d’une trentaine de personnes.

Dans la salle bondée, quelques fonctionnaires en tenue, mais essentiellement des employées administratives non armées, très attentives ce jour-là.
 

"On ne se sent pas en danger, confie l’une d’elles. Mais après ce qu’il s’est passé récemment, on se rend compte qu’on est aussi une cible, et on voit que ça peut arriver partout."


Les premiers conseils sont prodigués par le brigadier-chef Rodrigues. C’est elle, le référent sûreté. De la nécessité d’éteindre son portable ou de s’emparer d’une chaise en cas d’attaque, tout y passe. Comment se défendre avec ce qui se présente sous la main ? Faut-il s’échapper, prendre la fuite ? Où se cacher ?
 

"On ne vous demande pas d’être des guerriers, lance-t-elle à l'assemblée. Ce sont des notions de base. On doit  développer et maintenir une culture de la vigilance. Il ne faut pas non plus basculer dans la psychose. Mais il faut qu’on reste sur nos gardes."


Le commissaire rebondit :

"Par exemple, quand il y a des cris dans le bâtiment, un individu qui s’énerve dans les couloirs, les gens ont tendance à sortir de leur bureau et passent une tête pour voir d’où ça vient. Or, c’est justement ce qu’il ne faut pas faire ! En cas d’intrusion, on s’expose ainsi au risque."

 

Savoir quoi faire en toutes circonstances

Jusqu’ici, Magali Rodrigues animait cette formation de manière confidentielle dans les collectivités territoriales, les entreprises ou les commerces.

Pour la première fois, elle la dispense à l’Hôtel de police : 

"Forcément le jour où il y a un acte grave, on a le palpitant, l’adrénaline, une certaine panique. Mais même dans la panique, on ne fait pas que des bêtises. Si on nous a appris des bases, on réagira mieux que si on ne nous avait rien dit. Si on nous a rappelé des notions basiques, ça reste en tête, malgré la peur."
 

Une semaine après l'attaque mortelle de la Préfecture de Police de Paris, le commissariat de Bourg-en-Bresse a engagé des formations de ses administratifs notamment. ©France 3
 

La routine, ennemi numéro 1 des policiers

Ici comme dans d’autres institutions, l’agression de la préfecture de police de Paris a remis en question des certitudes. Yves Cellier souhaite en tirer les leçons : "Il faut pleinement s’approprier un certain nombre de réflexes, estime-t-il. Comme le fait, pour les actifs qui sont à l’intérieur des bureaux, d’être systématiquement armés. Ce sont des choses assez basiques, que les policiers connaissent déjà, mais qu’ils ne se sont pas encore appropriées, car on considère, peut-être à tort, nos services comme des sanctuaires."

La routine, parce qu’elle mène à une perte de vigilance, demeure l’ennemi des policiers, conscients que la menace peut aussi advenir en interne.  

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