Bourg-en-Bresse. La sous-traitance en passe de sauver les ex-Lejaby

Il y a 9 ans, -en avril 2010-, l'usine Lejaby de Bourg apprenait sa fermeture. Les 88 corsetières allaient se retrouver au chômage, et l'on pensait l'avenir de la lingerie française bien sombre. Aujourd'hui, d'anciennes ouvrières travaillent encore dans leur atelier, mais comme sous-traitantes.
 

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L'usine est discrète. Un banal panneau signale l'entreprise "7 Fashion". "On l'a mis car on nous disait que ça faisait usine fantôme!", avoue Agathe Diaconu qui reçoit dans une vieille salle de réunion au décor minimaliste. 

D'emblée, la jeune directrice fait comprendre qu'elle n'est pas du genre à communiquer sur son entreprise. Elle n'a pas encore l'impression d'avoir totalement sauvé l'atelier, et s'interdit de crier victoire. Et puis, "les femmes qui travaillent ici ont été échaudées par la médiatisation". 
Du coup, on ne parle pas beaucoup, on travaille...

Pourtant, Agathe Diaconu a repris ce qu'il restait de Lejaby à Bourg-en-Bresse... en 2015. Cette année 2019 sera sûrement marquée par un retour à l'équilibre. "On s'y emploie, croyez-moi!". Et c'est en travaillant pour les autres que les corsetières vont s'en sortir. 

Reportage Franck Grassaud et Patrick Perrel
En 2010, le site Lejaby de Bourg-en-Bresse fermait ses portes. Le lieu est devenu symbole de la lutte des femmes pour garder leur emploi. Il y a ensuite eu l'aventure Monette, puis la faillite. Désormais les petites mains travaillent pour la sous-traitance. ©France 3

Fil après Fil, Agathe et les 27 couturières redressent la structure. Au début, le soutien d'Adrian Diaconu, -le père d'Agathe-, aura été crucial. L'homme d'affaire luxembourgeois, -qui préside le groupe Actissia, propriétaire de France Loisirs-, avait été touché par l'histoire des corsetières de Bourg. Il a donc apporté de l'argent frais pour relancer la machine. "L'argent, c'est ce qui manquait pour partir sur un vrai projet", détaille la directrice. Référence est faite à la parenthèse "Monette", aventure qui n'aura duré que 2 ans, faute de liquidité.  

A la reprise, une autre marque de luxe a d'abord été mise en avant, "Madame Aime", mais on s'est rapidement aperçu que cela ne suffirait pas. Les ex-Lejaby sont donc devenues... sous-traitantes. 

En cette fin avril, elles travaillent notamment pour une créatrice. Caroline Juvin qui a créé sa propre ligne, "Fleurs Pois & Cie", a mis la barre haut. Elle donne dans le soutien-gorge sans armatures avec un coton non élastique, pas des plus simples à travailler. Mais chaque commande est ici un défi que l'on aime relever. "On a affaire à des corsetières, pas des couturières, ne l'oublions pas!", lance Caroline qui est dans cet atelier "comme chez elle". Pourtant c'est une cliente, mais elle se sent partenaire.

Les ex-Lejaby et leur savoir-faire, la créatrice les a recherchés, "j'ai enquêté pour savoir ce qu'elles étaient devenues, et quand j'ai su que certaines oeuvraient encore à Bourg, j'ai foncé". 

Evidemment la sous-traitance a changé des choses dans la manière de travailler. "On passe aujourd'hui d'un modèle à l'autre, d'une tâche à l'autre", explique une mécanicienne en confection, c'est l'appelation officielle de ces corsetières. "Ce changement permanent, c'était perturbant au début pour celles qui n'avaient connu que Lejaby. Maintenant, c'est ce qui est justement intéressant."
 
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