Bourg-en-Bresse, la ville où le juge Lambert s'était "reconstruit" après l'affaire Grégory

Alors que l'on évoque un probable suicide pour justifier la mort de Jean-Michel Lambert au Mans, à 600km de là on se souvient de l'homme qui avait tenté de se reconstruire à Bourg-en-Bresse. Pendant 15 ans, le "petit juge" a oeuvré au tribunal de la ville-préfecture de l'Ain.

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"Je pense surtout à sa femme qui était une bonne cliente, c'est affreux!". La poissonnière du marché de Bourg n'est pas la seule à se rappeler du couple Lambert, d'autres commerçants se souviennent de "ces gens toujours souriants", du juge qui parlait facilement à ceux qui le reconnaissaient après un temps d'arrêt. Ils l'avaient vu à la télé en plein tourbillon de l'affaire Grégory, et s'étonnaient de le retrouver dans l'Ain. 

Après avoir été dessaisi du dossier, -dont la gestion a souvent été qualifiée de fiasco-, Lambert avait donc pris place au tribunal de Bourg, où il oeuvrait comme juge d'instance et assesseur. Il s'occupait notamment des indemnités à verser aux victimes. 

En 1988, après une année sabbatique, son arrivée avait été particulièrement suivie. Les journalistes étaient encore venus en nombre pour la rentrée solennelle.

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Puis le "petit juge" avait eu droit à l'oubli. Il tentait juste d'en sortir à chaque parution d'un livre. Car Jean-Michel Lambert a beaucoup écrit quand il habitait place de la Grenouillère: des romans, des polars, des livres critiques sur la justice... et sur lui. "Le Non-Lieu", "De combien d'injustices suis-je coupable?"... ces titres tombent souvent comme une justification. Certains disent qu'il avait toujours en tête la mort de Bernard Laroche, tué par Jean-Marie Villemin. Il se sentait responsable d'avoir exposé Laroche en le mettant en examen avant de le libérer.

De ça, il n'en parlait pas dans les couloirs du tribunal de Bourg. Cette ville devait être celle de sa reconstruction. L'homme était donc toujours affable. Il passait beaucoup de temps chez son libraire, où il trouvait des oreilles attentives. Patrice Perrin et Philippe Montbarbon écoutaient le juge raconter, se questionner, parler de ses ouvrages, ils l'invitaient pour les faire dédicacer. Il semblait fier de cette nouvelle vie.  

En 2003, il quitta Bourg pour Le Mans. La cité de la Sarthe où il prit sa retraite avant de trouver la mort. Le "petit juge" revenait une fois l'an à Bourg, saluer ceux qui l'avaient aidé à retrouver un certain équilibre après le chahutage médiatique.  

Reportage Franck Grassaud et Arnaud Jacques
Intervenants : Maître Frémion, avocat; Patrice Perrin et Philippe Montbarbon, libraires ©France 3 Rhône-Alpes

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