Dans l'Ain, la structure intercommunale "Haut-Bugey Agglomération" lance une campagne de stérilisation des chats errants. Après leur "trappage", les animaux sont emmenés chez un vétérinaire pour être stérilisés, ils sont ensuite relâchés dans leur environnement.
Ce matin-là, 4 femelles doivent être relâchées sur la commune d'Izernore, à une dizaine de kilomètres d'Oyonnax. "Elles sont trop sauvages, c'est dommage mais elles n'étaient pas adoptables", explique Julie Vernoux, agent animalier. La jeune femme rassure l'animal avant d'ouvrir la cage. La chatte part en trombe. Quelques minutes plus tard, elle a retrouvé sa colonie.
Dans ce quartier résidentiel, on peut en effet parler d'une colonie de chats errants, ils sortent de partout pour se donner rendez-vous devant la maison d'un "nourrisseur". "Ces gens sont parfois critiqués car ils attirent les chats abandonnés mais heureusement qu'ils sont là pour leur donner à manger", ajoute Julie. C'est d'ailleurs avec l'assistance du nourrisseur et d'un conseiller municipal référent que la liste des bêtes à attraper et à stériliser a été établie.
"Cette organisation nous soulage, vraiment. La gestion des chats errants, c'est très lourd à gérer", témoigne la maire d'Izernore Sylvie Comuzzi. Les agents animaliers du refuge de Haut-Bugey Agglomération sont donc chargés de toute l'opération : la capture, le rendez-vous chez le vétérinaire, la surveillance quelques jours après, et donc le lâcher.
Comme c'est officiellement à la commune de gérer la population de chats errants sur son territoire, elle doit payer 35 centimes par habitant pour bénéficier de cet accompagnement. S'ajoute le prix de l'opération, en moyenne 120 euros, auquel la Fondation 30 millions d'amis participe à hauteur de 40 euros.
Sur les 42 villes et villages de Haut-Bugey Agglomération, la moitié a déjà opté pour cette solution.
"Vous imaginez, en 4 ans un couple de chats peut engendrer 20.000 descendants. C'est un problème de salubrité publique!", insiste Catherine Cochet, la directrice du Pôle Services à la Population de HBA. Un argument également avancé par de nombreuses associations de protection des animaux.
D’une part, la stérilisation stabilise automatiquement la population féline qui continue de jouer son rôle de filtre contre les rats, souris, etc. D’autre part, elle enraye le problème des odeurs d’urine et des miaulements des femelles en période de fécondité. Par ailleurs, le chat étant un animal territorial, ceux présents sur un site empêchent tout autre de s’y introduire. La stérilisation est d’ailleurs reconnue par tous les experts mondiaux et en particulier ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
"Il faut que les gens comprennent que la vie d'un chat errant n'est pas si sympa que ça. A tout moment, il peut être victime d'une bête sauvage, d'un accident de voiture, il doit sans cesse chercher de la nourriture. N'oublions pas qu'un chat est un animal domestique", conclut Julie Vernoux.
Reportage Franck Grassaud & Morgan Plouchard