L'Ain et la Loire-Atlantique sont les départements de France où les habitants n'ont pas de nom! Le nouveau président de l'Ain, Jean Deguerry, a décidé de changer la donne chez lui. A l'occasion de ses voeux, l'élu a lancé une consultation. L'occasion d'affirmer une identité.
Quand vous posez la question aux passants sur le marché de Bourg-en-Bresse, il y a ceux qui éclatent de rire, ceux qui critiquent les politiques "qui n'ont que ça à faire", et ceux qui s'aventurent à trouver une solution. "Les Ainois", "les Aineux", les "Ainiens"... la liste est parfois loufoque avec notamment "les premiers", référence au département n°01.
Quand vous passez la porte du Conseil départemental, la question est prise beaucoup plus au sérieux. Le président LR de l'Ain, Jean Deguerry, en fait une question d'unité. L'homme du Bugey connaît bien toutes les terres de l'Ain, il sait les habitants proches de leur terroir. Il y a ici les Bressans, les Dombistes, les Bugistes et les Gessiens. Mais il sait aussi que la menace pèse sur l'entité politique que représente le Département. Le président Macron n'a jamais caché qu'il souhaitait faire disparaître 1 département sur 5. Face à l'attaque, l'identité est une réponse. D'où cette consultation. Elle ne partira pas tous azimuts. Un comité de pilotage, fait de personnalités, va retenir 3 noms qui seront ensuite soumis au vote du public.
Reportage Franck Grassaud et Benjamin Metral
La rivière d'henz
En amont, les Archives départementales se sont penchées sur le dossier. La seule chose que la mémoire historique a retenu, c'est l'appellation de la rivière d'Ain, le trait d'union entre toutes ces contrées. "Nous avons un document de 1213, une charte d'abbaye, qui évoque la rivière en l'orthographiant henz", explique l'archiviste Jérôme Dupasquier. A partir de cette sonorité "ainsse", on peut tout imaginer. Mais le comité le pilotage préférera-t-il l'étymologie historique à la pratique, qui voudrait que le mon des habitants commence par "ain".De son côté, Jean-Didier Derhy, directeur du Progrès dans l'Ain, a tenté plusieurs consultations dans les colonnes de son journal. Les propositions n'ont pas manqué... de piquant: "les Ainsoumis", "les Aindiens"...
Au moins, en juin, date à laquelle le Département tranchera, on ne pourra plus dire qu'on a affaire à un peuple "d'aindécis"!