"Il faut aller lui en mettre deux à ce fils de lâche !" Dix mois avec sursis requis pour avoir menacé un proviseur

Dix mois de prison avec sursis ont été requis jeudi contre un homme jugé à Bourg-en-Bresse pour appel à la violence. Il avait en effet menacé un proviseur parisien, qui avait eu une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Il n'y a pas que les couteaux ou les kalachnikovs qui tuent, Monsieur. Les mots, eux aussi, tuent", a lancé la représentante du ministère public Sophie Taupin, à ce chauffeur de VTC de 45 ans. "Ici, ils ont tué l'honneur de ce proviseur", a-t-elle déclaré avant de demander dix mois d'emprisonnement avec sursis à l'accusé.
Ces mots, le prévenu reconnait les avoir postés sur X fin février, sous le pseudo "Isildur": "Il faut aller lui en mettre deux à ce fils de lâche. Musulmans, entraînez-vous (...), on a le droit de se défendre (...), regroupez-vous et formez des équipes", avait-il écrit.

Un proviseur refusant le voile islamique dans l'enceinte de son établissement

Le prévenu visait Philippe Le Guillou, proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel à Paris. Il avait eu une altercation avec une élève majeure refusant de retirer son voile alors qu'elle se trouvait dans l'enceinte de l'établissement.
M. Le Guillou avait ensuite été la cible de menaces violentes ou de mort sur les réseaux sociaux. Il avait peu après quitté son poste en retraite anticipée pour "raisons de sécurité". L'histoire, très médiatisée, avait suscité une vague d'émoi et d'indignation.
La plainte pour "violences" déposée par la jeune femme avait été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée".

Le prévenu "honteux"

À la barre, le prévenu, un père de famille au casier judiciaire vierge, s'est dit "honteux" de ses propos qu'il "regrette amèrement". "Je ne mesurais pas la conséquence de ce que j'écrivais" a-t-il tenté de justifier.
À cette époque "difficile" pour lui, il raconte avoir "trouvé refuge dans les réseaux sociaux". "C'était comme une sorte de défouloir" argue-t-il. 

Les meurtres de Samuel Paty et Dominique Bernard au coeur des débats

"Mais c'est un appel à la guerre ça !", lui fait remarquer le président du tribunal. "Vous savez, ça peut exciter les fous, les assassins...", évoquant les assassinats des enseignants Samuel Paty en 2020 et Dominique Bernard en 2023.
Ces tragédies, tout comme le sujet de la laïcité, ont longuement été évoquées par les avocats des parties civiles durant l'audience.

Dans ses réquisitions, Sophie Taupin a cependant mis en garde contre les parallèles hâtifs, rappelant que "comparaison n'est pas toujours raison".
Le délibéré sera rendu le 28 novembre.
Pour des faits similaires, un premier homme a été jugé en septembre puis condamné par la cour d'appel de Caen (Calvados) à du travail d'intérêt général. Un deuxième, âgé de 27 ans, a lui été jugé en correctionnelle mi-octobre à Paris et le délibéré est attendu courant novembre. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information