Environ 300 personnes ont défilé dans les rues de Villars-les-Dombes, ce samedi 16 décembre, mais pas dans le même camp. D'un côté il y avait les militants du Front National, de l'autre les forces de gauche. D'un côté il y avait les opposants à l'hôtel des réfugiés, de l'autre les pro-migrants.
La reconversion d'un hôtel de Villars en centre d'hébergement pour migrants a déjà beaucoup fait parler. Le maire de la commune a multiplié les marques d'énervement, face à une décision imposée par l'Etat, sans aucune discussion préalable. Mais le dossier a suivi son cours, et 20 demandeurs d'asile sont arrivés dans l'ancien Ribotel. "Désormais, on gère!", lance Pierre Larrieu, "et on n'a pas besoin de ces manifestants pour mettre de l'huile sur le feu."
L'élu semblait très remonté, ce samedi après-midi, alors que 2 cortèges occupaient sa ville. Aux abords de l'hôtel, il y avait environ 150 personnes positionnées derrière une banderole du Front National. Une fois la Marseillaise entonnée, certains se sont mis à scander: "non aux migrants!"
A quelques rues d'écart, un autre défilé débutait, celui des forces de gauche venues orchestrées une contre-manifestation. Il y avait là autant de personnes.
Reportage Franck Grassaud et Eloïsa Patricio
Les cortèges ne se sont pas croisés et ont peu perturbé la cité. Le FN s'est seulement invité quelques minutes sur la Route Départementale avec des fumigènes, avant que les gendarmes invitent à quitter le bitume.
Les premiers migrants accueillis sont en fait des demandeurs d'asile venus des Balkans. Jusqu'à présent, ils logeaient dans des squats du côté de Bourg-en-Bresse, dans des conditions particulièrement difficiles. Ce nouveau toit apporte du réconfort aux familles, en attendant une décision. Ils seront bientôt rejoints par des migrants tels que définis par la Commission Européenne. L'établissement pourrait accueillir à terme 90 personnes.