Illettrisme : il n'est jamais trop tard pour apprendre

Patrick a appris à lire et écrire à 50 ans. Souffrant de dyslexie et de dysorthographie, il a rencontré des problèmes d'apprentissage dès son plus jeune âge et a vite décroché. Aujourd'hui, il est très actif dans l'association qui lui a permis de sortir de son illettrisme.

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Patrick Grappin est aujourd’hui à la retraite, après une carrière dans l'horticulture. Souffrant de dyslexique et dysorthographique, il a appris à la lire et écrire à la cinquantaine.

Dès ses premières années d’école, il rencontre des difficultés à écrire certains sons et les consonnes et décroche. Catalogué cancre de service lors de sa scolarité, il n’a jamais pu évoluer et s’est vite résigné. «On a beau essayer de faire ce qu’on peut, il n’y a personne en face qui comprends. J’ai eu pendant longtemps la hantise du stylo».

Une carapace pour esquiver les épreuves

Son illettrisme, Il l'a longtemps caché.

Tout au long de sa vie, Patrick a développé toute une panoplie de parades pour faire face aux situations où il lui fallait écrire. «Il faut savoir se débrouiller sans que l’autre remarque le problème que l’on a. C’est une question d’astuces. Il faut faire travailler la mémoire visuelle. J’ai fait 15 ans d’expédition dans mon métier sans que personne ne s’en rende compte». Quand il raconte son histoire, on ressent un certain fatalisme sur sa situation. Lors de son service militaire, ces difficultés sont repérées et il aurait pu réagir, mais lui laisse filer. Il préfère conserver sa carapace de «cancre» qui le protège et lui permet d’échapper à certaines situations. «Une solution de facilité pour éviter les conflits» avoue-t-il. Même face à ses enfants, il endosse ce rôle, les menaçant de finir comme lui s’ils ne travaillent pas à l’école.  

Mais il y a 10 ans, à la cinquantaine, son épouse l'incite à se remettre en question. Trouver une formation s'avère un parcours du combattant. Sentant bien que son époux ne ferait pas la démarche seul, elle part à la recherche d'une structure qui pourrait les aider. «Ce fut très difficile. Mon mari est français, de parents français. Il a toujours habité en France. Une association m’a même dit que s’il était français, il devait savoir lire et écrire».

Courage, cessons de fuir !

Une fois la formation enfin mise en place, Patrick zappe le premier entretien par peur confesse-t-il. Pour le second l’animatrice de l’atelier le relance et l’encourage. Elle parvient à le convaincre. La peur ressentie face au tableau noir qui l’avait empêché la première fois, est moins forte et il la dépasse. Il a suivi 4 années de formation. «Il a pris confiance en lui et a gagné en autonomie» précise, non sans fierté, son épouse. L’ordinateur a été un allié précieux : «lui, tant qu’il n'a pas le bon orthographe, il vous dit non et il faut recommencer» (pas de parade possible avec lui...).

Patrick est allé plus loin dans sa démarche et s’est engagé au conseil d'administration de l'association ATELEC qui l'a formé. Qui mieux que lui peut comprendre et convaincre tous ceux et celles qui rencontrent des difficultés d'apprentissage à venir se former ?

semaine de lutte contre l'illetrisme du 6 au 12 septembre

Du 6 au 12 septembre, partout en France, des opérations ont lieu pour aider les personnes qui rencontrent des difficultés dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. 7% des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes entre 18 et 65 ans seraient concernés (idem moyenne nationale – 2011)
Pour en savoir plus : https://www.illettrisme-journees.fr/

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